Le chef du gouvernement est très remonté contre son incertain allié Hamid Chabat, selon des sources syndicales bien informées. La raison est à chercher dans l’alignement de l’UGTM sur les principaux autres syndicats pour refuser de s’asseoir à la table des négociations avec le gouvernement.
La colère sourde de Abdelilah Benkirane contre l’imprévisible patron de l’Istiqlal a redoublé après l’échec de l’exécutif à réunir, samedi dernier, la Commission nationale du dialogue social. Les syndicats les plus représentatifs, la CDT et la FDT, ont décliné l’invitation. Le chef du gouvernement comptait énormément sur cette réunion pour tempérer les ardeurs des centrales syndicales à la veille du 1er mai. Mais l’UGTM, dont le patron est en même temps le chef d’un parti membre de la majorité gouvernementale, a enfoncé le clou en décidant de rejoindre les syndicats réfractaires.
Les syndicats justifient leur refus par l’absence de progrès dans le dialogue social. De son côté, le cabinet Benkirane ne promet rien. D’une part, parce qu’en l’espace d’une année et demie aux commandes, le gouvernement n’a pas de bilan dont il peut se prévaloir. Ensuite, parce que, se défend-il, il n’a rien à offrir à cause de la crise. En tout cas, Benkirane ne s’attend pas à ce que les manifestants soient indulgents avec lui le 1er mai.