Le chef du vieux parti de l’Istiqlal (PI), Hamid Chabat qui a échoué à obtenir un remaniement ministériel, tente à présent, la carte du palais. Pour y parvenir, il a réussi à faire valider par le Conseil national (parlement) la décision du retrait du PI de la coalition gouvernementale conduite par le chef du PJD Abdelilah Benkirane.
Même si les militants istiqlaliens se sont prononcés pour le retrait, cette décision reste encore formelle. Car, aussitôt après l’annonce du retrait votée à l’unanimité, l’état-major du PI a brandi l’article 42 de la Constitution pour prétendre à un arbitrage royal, qui selon les analystes politiques, serait difficilement applicable, tant il s’agit de divergences entre deux formations politiques.
Dans son communiqué final, le Conseil National, la plus haute instance décisionnelle du PI, a non seulement invoqué l’article 42, mais il a également délégué au Comité exécutif la décision finale de concrétiser le retrait. L’ajournement est justifié par une supposée conversation téléphonique entre le Roi Mohammed VI, actuellement en voyage privé à l’étranger et le patron du parti de l’Istiqlal. Le comité exécutif a tenu alors, à rassurer que le parti de l’Istiqlal « adhère totalement à la volonté royale de garantir les conditions de stabilité et de servir les intérêts supérieurs de la Nation », une façon de motiver aux yeux des militants istiqlaliens, sa décision de mise en quarantaine du retrait.
Hamid Chabat, estiment les mêmes analystes, est très embarrassé pour n’avoir pas pu, jusqu’à cette date, honorer les promesses faites aux cadres du parti qui avaient soutenu sa candidature pour succéder à Abbas El Fassi à la tête du PI.
Les rivalités entre les dirigeants des deux principaux partis de la majorité se sont aggravées à telle enseigne qu’elles sont devenues le plat de résistance au menu des débats du gouvernement, plombant du coup l’action de l’Exécutif.
En attendant une issue de cette crise gouvernementale, le chef de file de la majorité, Abdelilah Benkirane et ses lieutenants gardent le silence et se préparent déjà au pire. En cas de retrait du PI, le chef du gouvernement n’a d’autres options que de faire appel, avec peu de chances d’y parvenir, à une ou plusieurs formations de l’opposition pour combler le vide crée par son allié istiqlalien. Il peut également dissoudre le parlement et convoquer des élections anticipées ou alors opter pour la solution la moins douloureuse en procédant à un remaniement ministériel partiel pour calmer les ardeurs du trublion Chabat, encore faudra-t-il que le Roi y consente.