Grève des greffiers : le feuilleton continue !

A l’affiche : Réaction à une proposition gouvernementale, à laquelle s’ajoutent des revendications devenues « classiques » : indemnisation des heures de travail supplémentaires et des permanences, augmentation des salaires ou encore révision des systèmes de promotion.

Après six semaines d’un calme « trompeur », les greffiers remettent ça ! Et l’appareil judiciaire est à nouveau en stand by. Le coup d’envoi d’une « énième » grève de 72 heures vient d’être lancé. Celle-ci étant observée par les 12 600 agents de service, dont les rédacteurs et les délégués judiciaires.

A en croire le syndicat démocratique de la justice (SDJ), cette « nouvelle » grève est une réponse à la modification introduite par le gouvernement dans le texte de la loi 34-10 sur l’organisation judiciaire. Cette modification, qui se traduit par la possibilité de remplacer le greffier, en cas d’absence, par un membre de l’audience sermonné, a provoqué une levée de boucliers chez les greffiers. Ces derniers y voient une atteinte à leur profession et une remise en question de l’accord du 14 février 2011 portant sur la mise en place d’un statut spécifique pour la profession et sur la modification des conditions de promotion au sein de la fonction publique.

Le syndicat a même évoqué la possibilité de poursuivre la grève indéfiniment si la proposition gouvernementale, toujours en discussion au parlement, n’était pas retirée.

Nul besoin de rappeler que les premiers à subir le contrecoup de ces grèves sont les justiciables. A l’heure actuelle, il est quasi impossible pour le citoyen qui a la malchance d’avoir affaire avec la justice, de recevoir des convocations, de disposer de jugements rédigés, ou même de passer en audience. Autant dire que les tribunaux sont totalement paralysés et que les conséquences, pour le système judiciaire dans son ensemble, sont pour le moins catastrophiques. S’ajoute à cela le manque à gagner des trésoreries des juridictions. Le ministère de la justice estime les pertes, liées aux 70 grèves observées en 2010, à hauteur de 430 millions de dirhams. Vivement que justice soit faite !