La gauche se met à l’heure des fusions. Le vieux parti progressiste l’Union socialiste des forces populaires (USFP) a vraisemblablement convaincu deux petites formations de gauche de rallier ses rangs.
Sans préciser s’il s’agit d’une fusion ou d’une coalition, les dirigeants du Parti travailliste (PT) Abdelkrim Benatiq et du Parti socialiste (PS) Abdelmajid Bouzoubaâ, ont annoncé ce mercredi leur décision de se mettre dans le giron de l’USFP, qu’ils avaient quittée il y a quelques années. Il faudra encore attendre la décision finale des instances décisionnelles des trois formations pour en savoir un peu plus sur ce projet et sa nature.
C’est en tout cas un rebondissement inattendu au sein de la famille ittihadie, qui a longtemps souffert des éclatements. Mais la fusion ne risque certainement pas trop de chambouler le paysage politique actuel.
Les leaders des trois partis et en tête Driss Lachgar, espèrent que cette fusion soit l’ébauche d’une marche vers un grand pôle de la gauche, longtemps éparpillée et rongée par une crise identitaire.
L’idéal pour eux, est de faire vite pour profiter de la crise partisane qui secoue actuellement la fragile coalition gouvernementale de Benkirane qui ne tient plus qu’à un fil, sous les menaces de retrait du Parti de l’Istiqlal.
Si le projet de fusion fait gagner dans l’immédiat, à l’USFP les quatre sièges du Parti Travailliste, il n’aplanira pas pour autant les luttes intestinales internes qui rongent le corps socialiste.
Mais, le grand gagnant dans cette opération, sera incontestablement le nouveau patron du parti de la Rose, Driss Lachgar qui donne à premier coup de vue, l’impression d’avoir réussi là ou ses prédécesseurs avaient échoué en ralliant deux anciens « dissidents » ittihadis.
Lachgar peut aussi faire prévaloir en interne, cet « exploit » à son avantage, lui qui a été très malmené par le courant réformateur d’Ahmed Zaidi au lendemain des élections qui l’ont porté à la tête du parti de la rose.
Toute la question est de savoir si Lachgar va vraiment réussir, comme il l’a promis lors de sa campagne électorale, à jouer le rôle de fédérateur pour unifier une gauche trop éparpillée ? Ce qui est sûre, c’est que la crise qui secoue actuellement le gouvernement Benkirane, joue en sa faveur. Donc il ne tient qu’à lui pour en tirer profiter.