Grosse surprise politico-judiciaire. Naoufal Chabat, le fils aîné du secrétaire général du Parti de l’Istiqlal, Hamid Chabat a été innocenté par la Cour d’appel de Fès. Poursuivi pour trafic de drogue dure, il a été relaxé en compagnie de ses quatre co-accusés, après un marathon judiciaire qui a duré plus de 3 ans.
Le procès avait fait couler beaucoup d’encre et connu plusieurs rebondissements. En mai 2012, le fils aîné de Hamid Chabat avait été condamné en première instance à trois ans de prison ferme. La même peine que ses quatre co-accusés, dont un officier de police. Chabat Junior était poursuivi sur la base des aveux du principal témoin dans cette affaire, un certain “Zaireta” de son vrai nom Abdelouahed Hamouda, un trafiquant qui a fait de la prison. Celui-ci avait accusé Naoufal de lui fournir la drogue, chose que le fils du maire de Fès n’a cessé de nier en bloc. Naoufal n’était pas ou peu connu avant le procès, contrairement à son père qui fait la Une de pratiquement tous les quotidiens. C’est peut-être à ce titre que Hamid Chabat a toujours claironné que le procès de son fils était dirigé contre lui personnellement, dans le but de l’affaiblir politiquement.
Un argument largement exploité par l’avocat de Naoufal. Visiblement soulagé après le verdict, Me Mohamed Tchiche a estimé que c’était « une décision qui arrivait au bon moment pour mettre fin aux manœuvres des manipulateurs du droit ».
Me Tchiche explique cette issue heureuse pour les Chabat par « les nombreuses contradictions qui se sont manifestées durant l’audience ». Le principal témoin Zaireta, explique l’avocat « avait parlé d’une transaction entre lui et Naoufal portant sur la vente de stupéfiants, soi-disant en 2010. Sauf qu’à cette époque, ledit Zaireta était sous les verrous en détention préventive ». Voilà une épine en moins dans le pied de l’intraitable Hamid Chabat.