L’imminent rapport du FMI sur la situation économique et financière du Maroc provoque l’alerte au gouvernement. L’équipe Benkirane s’attend, en plus des risques de dégradation dans les indices internationaux, à être tancée par le bailleur de fonds international. L’objet de l’irritation, c’est le retard pris dans la mise en œuvre des réformes.
Même si le rapport du FMI s’annonce embarrassant, il ne serait peut être pas une aussi mauvaise chose s’il parvenait à remettre le cabinet Benkirane sur les dossiers urgents. Il faut dire que depuis une année et demie qu’il est aux affaires, le chef du gouvernement n’a pas brillé par ses réalisations. Pire encore, les promesses de réforme distribuées à gauche et à droite en campagne électorale sont restées lette morte. Rien n’a encore été entrepris pour la réforme de la caisse de compensation qui enfonce chaque jour un peu plus le budget de l’Etat. Rien non plus sur le dossier des caisses de retraite qui vont droit dans le mur. Aucune avancée sur le dialogue social, etc. Un maigre bilan qui n’est pas étonnant somme toute. A y regarder de plus près, le chef du gouvernement aura passé le plus clair des derniers dix-huit mois dans des joutes superficielles. Le plus grave, c’est que ces déchirements improductifs opposent Abdelilah Benkirane à ses propres alliés de la coalition gouvernementale. Cette confusion politique qui dure depuis plus d’un mois maintenant, n’est certainement pas pour rassurer les opérateurs économiques et les investisseurs, qu’ils soient marocains ou étrangers.
La situation économique et financière est suffisamment grave pour que le chef du gouvernement cherche une solution avec le parti de l’Istiqlal, son principal allié dans la majorité. L’apprentissage de la démocratie est à ce prix, qu’il faut prospecter toutes les pistes de convergence avec ses partenaires. Le but est au final de se consacrer à l’essentiel, apporter les bonnes réponses aux problèmes du pays et aux préoccupations quotidiennes des citoyens.