La réforme de la Caisse de Compensation connaîtra-t-elle un début de concrétisation ou sera-t-elle condamnée à faire les frais des interminables tiraillements entre Benkirane et Chabat ?
L’initiative du chef du gouvernement de présider, vendredi dernier, le conseil d’administration de la Caisse de Compensation revêt une signification essentielle. La refonte du système des subventions qui représente un véritable gouffre pour les finances de l’Etat, est toujours à l’ordre du jour du cabinet Benkirane. Elle est même catégorisée parmi les priorités de l’exécutif. Pourtant, à part l’intention du gouvernement de procéder à un allègement des charges de compensation dès l’année en cours, on n’est pas plus avancé sur les détails des dégrèvements envisagés. Najib Boulif, le ministre délégué chargé de la gouvernance, a bien expliqué que le gouvernement se limitera dans un premier temps à un plafonnement des charges de la compensation pour cette année. Ceci dans la limite de 40 à 42 MMDH comme prévu dans la loi de finances, au lieu des 53,3 MMDH claqués une année plus tôt. Un scénario optimiste, échafaudé à partir de l’accalmie qui caractérise actuellement les prix des produits pétroliers sur le marché international. Mais tout le monde sait qu’on n’est jamais à l’abri d’une envolée déstabilisatrice des cours.
Toutefois, le véritable ennui pour Benkirane ne réside pas tant dans les prévisions chiffrées que dans le conflit qui l’oppose à son principal allié dans le gouvernement, et qui paralyse toute action de l’exécutif. Quand on sait la farouche opposition du partenaire Hamid Chabat à tout ce qui pourrait toucher aux prix des produits subventionnés, on mesure la difficulté de la tâche pour le chef du gouvernement.