Les tractations politiques pour la formation d’une nouvelle majorité vont démarrer cette fin de semaine, au lendemain de la visite du Roi d’Espagne au Maroc.
Si Mohamed El Ouafa a choisi de troquer son appartenance au parti de l’Istiqlal contre le portefeuille ministériel qu’il déteint dans l’actuel gouvernement, l’autre dirigeant istiqlalien, Karim Ghellab préfère garder un pied dans son parti et l’autre à la Chambre des représentants, dont il assure la présidence depuis la formation du gouvernement de coalition conduit par le chef du Parti Justice et Développement (PJD), Abdelilah Benkirane.
De nombreux militants islamistes et à leur tête certains faucons tels les députés du PJD, Abdellah Bouanou Abdelaziz Aftati, exige ouvertement le départ immédiat de Karim Ghellab.
Les groupes parlementaires de la majorité (PJD, MP, PPS) s’apprêtent à signer une pétition demandant à Ghellab de présenter sa démission suite au retrait de son parti du gouvernement. Cette démarche, précise une source proche du PJD, sera initiée aussitôt que les démissions des ministres du PI auront été transmises au Roi Mohammed VI par le chef du gouvernement.
Si les trois partis restants de la majorité cherchent à forcer la démission de l’actuel président de la Chambre basse, il semblerait que le parti de l’Istiqlal n’est pas pour autant, prêt à céder aux demandes et pressions de leurs anciens alliés. Pour la direction du PI, Ghellab devrait pouvoir terminer son mandat comme l’y autorisent les lois en vigueur.
Toutefois, ce problème, estiment les observateurs, risque de se compliquer davantage si jamais les dirigeants du RNI (Rassemblement National des Indépendants) et leur chef Salaheddine Mezour venaient à exiger la présidence de la chambre des députés pour intégrer la coalition gouvernementale de Benkirane. En cas de refus de démission de Ghellab, les choses risquent de conduire illico presto à des élections anticipées que tous les partis cherchent à éviter.