L’attente se fait longue pour la formation du prochain gouvernement. L’interruption des pourparlers pendant quelques jours aurait normalement offert au chef du gouvernement un moment de répit estival, le temps de mettre de l’ordre dans sa réponse aux exigences de son allié potentiel, Salaheddine Mezouar.
Ce dernier, en futur partenaire averti pour la formation de la nouvelle majorité, ne veut pas tomber dans les mêmes erreurs que l’Istiqlal. Le vieux parti nationaliste s’était en effet prêté naïvement au jeu des alliances avec les amis d’Abdelilah Benkirane, avant de se retrouver totalement débordé par la formation islamiste. La charte de la majorité qui était censée servir de cadre pour la coordination entre les quatre partis de la majorité, s’est rapidement révélée n’être qu’une coquille vide. Le comportement hégémonique du chef du gouvernement et des ministres PJD a fait le reste, poussant le chef de l’Istiqlal Hamid Chabat à claquer tapageusement la porte du gouvernement. Un comportement d’autant plus improductif que son impact sur la gestion des dossiers politiques, économiques et sociaux s’est révélé catastrophique en une année et demie de gouvernement.
Salaheddine Mezouar tient visiblement à ne pas commettre la même erreur. C’est pourquoi il a formulé clairement ses conditions pour la participation du RNI au gouvernement conduit par le PJD. En tête de ces conditions, la restructuration du cabinet en non pas le simple remplacement des postes laissés vacants par le départ des ministres Istiqlaliens, la refonte du programme gouvernemental et la définition d’un calendrier précis pour mener les réformes économiques et financières indispensables.
Cette remise à plat n’est certes pas du goût d’Abdelilah Benkirane, qui agite la menace d’un coûteux retour aux urnes. Mais, il faut peut être attendre le prochain round des pourparlers Benkirane-Mezouar pour en avoir le cœur net, et savoir si le clivage est irrémédiable entre les deux hommes ou s’ils ont une réelle volonté de faire route ensemble.
En attendant le prochain gouvernement
