Il aura fallu mois d’une semaine pour que la métropole casablancaise commence à retrouver sa fraîcheur d’antan. Des artères plus propres et mieux soignées, certains trottoirs donnent au promeneur le sentiment de marcher dans une ville digne de ce nom. Même les ruelles de nombreux quartiers ont retrouvé le sourire. L’exaspération royale contre l’incurie des élus de la ville a fait son effet.
D’habitude occupés à s’entredéchirer sur des compétences partisanes ou de vagues répartitions de pouvoirs, les édiles casablancais se sont mis au travail aussitôt après la réprimande du souverain. Car la gestion de la propreté de la ville pâtissait cruellement de toutes sortes d’aberrations : loupés dans la délégation de gestion, cahiers de charges souvent approximatifs, appels d’offres parfois douteux, manque de suivi, etc. Aussi l’admonestation royale ne pouvait-elle pas mieux tomber, surtout à la veille de l’Aid al Adha. En pareille occasion, Casablanca se transforme d’ordinaire en un vaste dépotoir de déchets laissés après le sacrifice du mouton. Cette fois il n’en a rien été. En se baladant dans plusieurs artères de la capitale économique après la fête, on se rend compte du travail efficace accompli par les équipes d’hygiène et les agents chargés de la propreté. C’est à se demander ce que faisait tout ce beau monde avant d’être secoué par le rappel à l’ordre royal.
Sans trop s’attarder sur les détails, espérons simplement que la circulation automobile, l’occupation illégale des espaces publics, etc. bénéficient à l’avenir de la même attention. Et surtout que ce redressement salutaire soit durable afin que le souci d’hygiène et de propreté de la ville entre dans les habitudes des élus comme des citoyens.