Algérie: Un témoignage relance la thèse de l’implication de la DRS dans l’assassinat des moines de Tibéhirine

Un quart de siècle après l’assassinat des sept moines de Tibéhirine durant la «décennie noire» en Algérie, le spectre des religieux français décapités poursuit toujours la DRS, l’ex-Direction du renseignement et de la sécurité, dont la manipulation du GIA (Groupe islamique armé) dans ce drame a été confirmée par un témoignage dévoilé par Le Figaro.

Dans son édition du 9 avril, Le Figaro se base sur le témoignage de Karim Moulai, un ancien de la DRS aujourd’hui réfugié en Grande-Bretagne. Il a travaillé dans le service de renseignement militaire algérien de 1987 à 2001, et a été chargé durant la décennie sanglante d’infiltrer les universités et les organisations de jeunesses.

Selon Le Figaro, «Moulai se serait senti menacé par ses anciens collègues. En particulier après avoir confessé, en 2010, l’implication des services algériens dans l’attentat de l’hôtel Atlas Asni de Marrakech en 1994. Depuis lors, l’homme est la cible de rancœurs tenaces, à l’origine d’une première agression, en 2012, et manifestement exacerbées depuis qu’il a accusé l’ex-DRS d’être impliquée dans la mort des moines».

Faisant le récit de l’enlèvement des religieux de Tibéhirine orchestré par la DRS, l’ancien agent affirme qu’une «opération militaire mobilisant des hélicoptères et des parachutistes aurait été mise en scène pour montrer que l’armée algérienne cherchait les moines. Leurs têtes seront retrouvées sur le bord d’une route le 30 mai 1996», rapporte le journal français.

Ainsi, «vingt-cinq ans après la tragédie, les zones d’ombre peinent à se dissiper dans l’enquête hors norme sur l’assassinat des sept moines de Tibéhirine, enlevés dans leur monastère dans la nuit du 26 au 27 mars 1996, alors que le pays était en proie à la guerre civile», souligne Le Figaro.

Et de conclure «Bien que la version officielle désigne le Groupe islamique armé (GIA), la thèse d’une manipulation des autorités algériennes s’est trouvée confortée par les conclusions d’autopsies effectuées sur les têtes des religieux ainsi que par de troublantes incohérences de calendrier».

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