Les images des longues files de sans papiers donnent à croire qu’il s’agit d’un bureau d’enregistrement en Europe. Pourtant, c’est bien au Maroc que ces immigrés déposent leurs demandes dans les Bureaux des Etrangers ouverts jeudi afin de régulariser leur situation, une première dans un pays du Sud.
Les autorités estiment le nombre des sans papiers présents au Maroc entre 25.000 et 30.000 personnes. On les voit partout, dans les grandes villes comme dans les petites agglomérations. Beaucoup vivent de petits commerces, avec leurs étals étendus à même le sol, certains trouvent un emploi dans les chantiers de construction, d’autres s’adonnent à la mendicité. Ils font désormais partie du quotidien marocain et la plupart ont tout simplement abandonné l’idée de tenter la traversée vers l’Europe. Aussi, l’opération de régularisation lancée ce jeudi à travers toutes les provinces du pays intervient-elle à point nommé. Elle a été mise en place après la décision du roi Mohammed VI de faire bénéficier les immigrés en situation irrégulière de papiers de séjour en bonne et due forme. Une initiative à forte charge solidaire et humaniste qui facilitera l’insertion des immigrés dans la société marocaine. Elle leur permettra de bénéficier des mêmes droits que les marocains, école, santé, etc. mais aussi des mêmes devoirs.
Les sans papiers doivent toutefois prouver leur résidence continue au Maroc pendant cinq ans ou produire des contrats de travail d’au moins deux ans. L’opération qui s’étalera sur toute l’année 2014, concerne aussi les étrangers conjoints de ressortissants marocains justifiant de 2 ans de vie commune au moins ainsi que leurs enfants. La régularisation concerne, surtout, les étrangers atteints de maladies graves qui se trouvaient sur le sol marocain avant le 31 décembre 2013.