La course au perchoir n’est pas près de connaître un dénouement rapide. Les tiraillements au sein du RNI risquent finalement de profiter à Karim Ghellab, qui n’a pas enterré l’ambition de rempiler à la tête de la Chambre des représentants.
Le président sortant de la première Chambre n’a certes pas annoncé officiellement sa candidature, mais il ne s’est pas non plus prononcé sur son départ. En dépit du retrait fracassant de son parti de la majorité, l’istiqlalien Karim Ghellab n’a assurément pas envie de quitter le devant de la scène politique. Ancien ministre pendant près de dix ans sous les gouvernements successifs de Driss Jettou et Abbas Fassi, Karim Ghellab, à peine 48 ans, se verrait bien à la tête du Parlement pour quelque temps encore. En cela, il est encouragé par la lutte qui a lieu dans le parti de la colombe, entre partisans de Rachid Talbi Alami et inconditionnels de Mustapha Mansouri. L’actuel président de la Chambre des représentants semble tabler sur cette indécision pour réduire les chances de l’un et l’autre.
Du côté de Talbi Alami, en plus des appuis qu’il compte dans la majorité, il cherche à gagner des soutiens dans les rangs de l’opposition, particulièrement chez le PAM. Toutefois, dans cette course indécise, son adversaire Mustapha Mansouri bénéficie du précieux appui du PJD. Les islamistes le verraient bien de retour à la tête du Parlement, après l’avoir quittée en 2010. Mais surtout, le parti islamiste qui conduit la majorité, fera tout pour s’opposer à ce qu’un membre de l’opposition préside le Parlement.
C’est dans ce sens que les amis de Benkirane mettent une énorme pression pour éjecter Ghellab de la présidence du Parlement. Ceci, non pas tant à titre personnel qu’en tant que représentant du parti « honni » de l’Istiqlal. Karim Ghellab n’ignore pas cette réalité, mais paraît décidé à relever le défi.