Le PDG de KIA Motors Maroc a fini son parcours ce dimanche dans une cellule de la prison d’Oukacha à Casablanca.
Il est accusé par ses associés de mauvais gestionnaire et du détournement de 30 millions de DH des caisses du groupe.
Interpellé par les éléments de police judiciaire de Casablanca vendredi soir, le patron de KIA Maroc, Amine Belkhouya a subi un long interrogatoire avant d’être écroué à la prison d’Oukacha, sur ordre du procureur du Roi près le tribunal de première instance à Casablanca, en attente de l’ouverture de son procès.
Dans un arrangement à l’amiable et en vue de récupérer les sommes dérobées, les actionnaires du groupe ont demandé et obtenu, une hypothèque sur quelques biens de Belkhouya, avant d’être surpris de la mise en vente, par ce dernier, de certains des biens mis sous scellés, dont une parcelle de terrain située au boulevard Abdelmoumen.
Kia Motors Maroc est présente au Maroc depuis 2006. Au capital de 76,6 millions de DH, elle est détenue à hauteur de 65% par Amine Belkhouya. Le reste appartient à la holding marocaine de participation Theora, spécialisée dans l’activité de retail.
A défaut d’une solution à l’amiable, les associés lésés ont porté plainte, contre le PDG, l’accusant d’abus de confiance, de mauvaise gestion, et du détournement d’importants fonds de l’entreprise.
Pour rappel, Kia Motors avait mis la clé sous le paillasson courant 2013, notamment à cause des erreurs de management.
Lourdement endetté, le distributeur exclusif de la marque coréenne au Maroc était confronté ces dernières années à de sérieuses difficultés financières et commerciales, puisqu’il ne parvenait plus à financer son cycle d’exploitation. En plus, ses ventes ont chuté de 15% en 2012 et de 68% au premier semestre 2013 et les effectifs de son service après-vente avaient été réduits de 60%. En conséquence, son chiffre d’affaires a dégringolé de 870 MDH en 2008 à moins de 490 millions en 2010, soit -44% et le ratio d’endettement a dépassé les 350% en 2010.
Devant cette situation, les actionnaires du groupe n’avaient pas d’autres alternatives que de céder la carte à un autre concessionnaire. Des rumeurs incessantes parlent d’une éventuelle reprise de la «carte» KIA Motors par Sopriam, l’importateur des marques Peugeot et Citroën. Une telle sortie arrangerait également les milliers de clients de Kia qui s’inquiètent pour les prestations futures du service après vente.