La polémique sur les retransmissions télévisées du Droit d’informer, les fameuses « ihatat » à la Chambre des conseillers, n’est pas près de finir. Les islamistes du PJD tiennent absolument à mettre au pas la HACA pour avoir tenu tête au gouvernement.
A l’initiative du PJD, le gouvernement avait décidé d’interrompre la retransmission télévisée des Ihatat, devenues gênantes pour l’exécutif. Ceci, malgré le refus des Conseillers de l’opposition qui s’accrochent farouchement à ces interjections adressées à brûle-pourpoint aux membres du gouvernement. Ces parlementaires dénoncent une tentative du gouvernement de museler l’opposition en supprimant le droit d’interpeller l’exécutif sur des questions importantes et urgentes.
Pour l’exécutif, et particulièrement sa composante islamiste, le crime impardonnable de la HACA est justement d’avoir autorisé ces retransmissions que le gouvernement avait décidé de supprimer. Il est vrai que les islamistes avaient un autre argument en leur faveur : les Ihatat ne se pas en usage à la première Chambre. Réconforté de surcroît par l’arrêt du tribunal administratif de Rabat qui a invalidé la décision de l’Autorité de régulation, le PJD s’est senti pousser des ailes. C’est dans ce sens qu’il faut lire la sortie fébrile de Abdelali Hamieddine. Pour le dirigeant PJDiste, le Conseil supérieur de la communication audiovisuelle « n’a pas assimilé le contexte constitutionnel et politique » de la Constitution du 1er juillet.
Pourtant, au-delà des querelles juridiques et constitutionnalistes, la HACA est d’abord une instance dont la mission consiste à veiller au respect du pluralisme et de l’expression plurielle dans les médias audiovisuels. Mais visiblement, cette mission semble secondaire, voire superficielle, aux yeux des islamistes qui sont déterminés à introduire des modifications en profondeur sur l’instance délibérante de la HACA. Un objectif à atteindre absolument avant les prochaines élections communales.