Le gouvernement Benkirane peine à couper la poire en deux pour lever la discorde opposant patronat et syndicats au sujet de la revalorisation du SMIG.
Ce bras de fer revêt toute son intensité, car il survient au moment où le pays traverse une sérieuse crise financière en ces temps de vaches maigres.
Les trois protagonistes ont moins d’une semaine pour trouver un compromis au risque de voir les tensions sociales s’exacerber à l’occasion de la fête du travail, le 1er mai.
D’un côté, le patronat rejette toute hausse du Smig, prétextant qu’une quelconque augmentation du salaire minimum va alourdir davantage le fardeau des charges chez les entreprises déjà en difficultés.
D’autre part, les syndicats n’ayant rien encore obtenu de leurs revendications sociales et salariales dans le cadre du dialogue social, jugent impératif de décrocher au moins une revalorisation du SMIG pour calmer les esprits parmi la classe ouvrière.
Devant les intérêts disparates que défendent les uns et les autres, le gouvernement s’inquiète plus pour la paix sociale que pour la satisfaction des syndicats ou du patronat, du moment qu’il ne peu pas faire grand-chose financièrement parlant, tant que les caisses de l’Etat sont pratiquement à moitié vides.
C’est dans ce contexte que la présidente de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), Miriem Bensaleh-Chaqroun a réunit en début de semaine, 33 fédérations pour débattre non seulement de l’augmentation du Smig, mais également de l’indemnité pour perte d’emploi, de l’extension de l’AMO aux soins dentaires et d’autres points inscrits au menu du dialogue social.
Néanmoins, l’écrasante majorité de ces fédérations est opposée à toute hausse du SMIG même au taux de 5% du Smig que leur patronne a promis au chef du gouvernement contre les 10 % qu’il en réclamait.
Pour les syndicats qui espéraient une revalorisation du SMIG, comme promis par le PJD aux dernières élections, à 3.000 dirhams d’ici début 2015, exigent que cette augmentation soit calculée selon le panier de la ménagère pour permettre au smigard de vivre décemment.
Les chefs des principales centrales syndicales attendent des propositions officielles de Benkirane, avant d’envisager de faire connaître leur riposte en cas de refus notamment à l’occasion du 1er mai.