Un plan de sauvetage est en cours de préparation pour sauver l’Office national de l’électricité et de l’eau (ONEE) d’une faillite certaine.
Pour rééquilibrer les finances de l’Office qui s’aggravent de jour en jour, l’exécutif travaille actuellement sur l’élaboration d’un plan de sauvetage qui consiste à mobiliser une enveloppe de plus de 40 milliards de DH, dont 50 pc seront à la charge de l’Etat et l’autre moitié sera supportée par l’Office et les usagers. Le plan se présente sous forme d’un contrat-programme entre l’Etat et l’ONEE qui s’étale sur une durée de quatre ans.
L’office devrait se séparer d’une partie de son patrimoine foncier en zone urbaine pour faire rentrer de l’argent frais dans ses caisse, alors qu’une augmentation des prix de l’électricité est également prévue mais ne touchera pas la tranche 1 destinée aux foyers démunis.
Une réunion interministérielle que devait présider ce lundi 19 mai, le chef du gouvernement, Abdelilah Benkirane, semble avoir été reportée dans l’attente de la finalisation de la mouture finale du contrat-programme. L’information a été d’ailleurs, confirmée par le ministre des Affaires générales, Mohamed El Ouafa, qui a précisé que le projet toujours en discussion, nécessite une étude approfondie « doublée d’une conception d’avenir et de clairvoyance ».
Les responsables de l’Office imputent l’aggravation de l’état financier de l’ONEE par le fait que l’électricité est vendue depuis des années, à des prix moins chers que son coût de revient. Cette tarification, précisent-ils, a été toujours fixée par l’Etat en contrepartie des subventions publiques.
Les résultats nets négatifs se sont ainsi accumulés au cours des dernières années au point d’impacter le solde du capital de l’Office, devenu négatif de -4,26 milliards de DH dès le début de 2013. L’endettement de l’Office s’élève à 70 Mrds de DH, au moment où le service de la dette avoisine les 6,68 Mrds de DH en 2013. Le déficit de trésorerie s’élevait la même année, à -7,5 Mrds de DH et les dettes des fournisseurs (1.422 entreprises marocaines et 181 étrangères) a dépassé à fin janvier 2014, les 2,3 milliards de DH.
L’Office qui alimente la quasi-totalité du monde rural en eau potable et en électricité, commentent les connaisseurs du dossier, mérite vraiment une bouée de sauvetage, compte tenu de son rôle stratégique tant au plan social qu’au plan économique.