Une nouvelle escalade s’annonce dans les rangs du Mouvement Populaire (MP), à l’approche de la tenue du douzième congrès national prévu en juin à Rabat.
Plusieurs cadres et dirigeants du parti de l’épi sont montés au créneau pour demander au secrétaire général du MP, Mohand Laenser, de proposer au chef du gouvernement, un remaniement ministériel partiel.
Leur objectif est d’écarter de l’exécutif certains ministres qui portent l’étiquette politique du Mouvement populaire. Il s’agit apparemment du ministre du tourisme, Lahcen Haddad, membre du bureau parti berbériste et Abdeladim El Garouj, ministre délégué auprès du ministre de l’Education nationale et de la Formation professionnelle.
La raison avancée par les leaders harakis pour justifier leur demande, c’est que les deux ministres n’ayant rien apporté au parti depuis leur nomination à la tête de ces deux portefeuilles, ne peuvent donc plus représenter le MP au sein de l’exécutif.
Cette démarche intervient aussi au lendemain des vives tensions suscitées au sein des instances dirigeantes du parti par l’entrée de Lahcen Haddad dans la course à la direction du parti de l’épi pour briguer le poste de Secrétariat général qu’occupe actuellement Mohand Laenser.
Même s’il a fini par retirer sa candidature, l’ex-prétendant au poste de secrétaire général du MP n’a pas pour autant réussi à calmer les esprits. Ses sorties médiatiques à travers lesquelles il affirmait que des pressions de partie internes l’ont forcé à retirer sa candidature, précisant que « ces parties sont connues par leurs positions anti-démocratiques et par leurs tendances hégémoniques » lui ont attiré la foudre de nombreux militants et cadres du parti. De tels propos ont été perçus comme un affront par la vielle-garde du parti qui ne semble pas prête à les avaler sans réagir.
Des observateurs proches du parti berbériste estiment qu’en raison de leurs maladresses politiques et protocolaires, au moins trois ministres harakis, Haddad, Guerrouj en plus de Mohamed Moubdî, ministre délégué chargé de la Fonction publique et de la modernisation de l’Administration, se trouvent désormais sur un siège éjectable et risquent de perdre leur portefeuille au premier remaniement ministériel.