Les agriculteurs marocains semblent peu satisfaits par le compromis intervenu récemment entre Rabat et Bruxelles sur les conditions d’accès des fruits et légumes extracommunautaires au marché européen.
Les agriculteurs affilés à la Fédération interprofessionnelle des fruits et légumes (FIFEL) vont déposer d’ici le 15 juillet, une plainte devant la Cour de justice de l’UE (CJUE), afin de demander l’annulation de l’acte délégué décidé par la Commission européenne.
En revanche, le ministre de l’Agriculture, Aziz Akhannouch s’est félicité lors du dernier conseil de gouvernement, pour ce compromis qui a-t-il dit, a été conclu sur la base d’une proposition de son département et offre une « une solution équilibrée » qui préserve les intérêts et acquis des exportateurs agricoles marocains.
De son côté la Commission européenne et suite à de longs mois de négociations, avait annoncé le 20 juin dernier, que les deux parties sont tombées d’accord sur un compromis portant sur les conditions douanières d’accès des tomates marocaines au marché de l’UE.
Apparemment, ce compromis n’est pas du goût des agriculteurs et exportateurs marocains de fruits et légumes. Ces derniers se sont prononcés à l’unanimité, lors du dernier conseil de la FIFEL, pour le recours à la justice européenne. Ils espèrent ainsi pouvoir régler, une fois pour toutes, le litige commercial opposant le Maroc à l’Union Européenne.
Rabat avait vivement protesté en avril 2014, contre l’adoption d’un acte délégué réformant à compter du 1er octobre prochain, les règles de dédouanement des produits agricoles extracommunautaires y compris ceux en provenance du Maroc, sachant que ce dernier est déjà lié à l’UE par un récent accord agricole.
Pour les négociateurs marocains, cette révision devrait entraîner forcément une hausse des tarifs au détriment des marges bénéficiaires dans le secteur agricole marocain, qui contribue à hauteur de 15 à 20% au PIB national.
En plus, ils craignent de voir le nouveau régime douanier et ce malgré le dernier compromis, réduire le volume des exportations agricoles marocaines vers les marchés de l’UE.
Le nouveau système risque d’entrainer un manque à gagner de près de 130.000 tonnes du potentiel exportable, estime le président de la FIFEL. Il pourrait aussi, prévient-il, avoir des conséquences désastreuses sur les investissements réalisés et entrainera la suppression de milliers d’emplois dans le secteur.