Les élections communales et professionnelles de l’année prochaine ont déclenché de véritables batailles entre les partis. Formations de la majorité comme de l’opposition prétextent la moindre occasion pour se positionner en perspective des échéances de 2015.
Disputes autour des listes électorales, accusations prématurées de tripotages et menacent de boycott fusent de toutes parts, alors que les pressions s’accentuent sur le ministère de l’Intérieur qui chapeaute l’organisation des scrutins. Mais en dépit de cette évidente fébrilité, pratiquement tous les partis se défendent de mener une campagne avant terme, les échéances n’étant pas prévues avant une année. Les congrès, rencontres au niveau des organisations parallèles ou régionales servent alors de simples paravents pour contourner la législation sur les campagnes électorales.
Pourtant, si le débat politique et démocratique se faisait dans les règles de l’art, il aurait alors lieu à longueur d’année sans soulever autant d’appréhensions. Malheureusement, les programmes politiques et les idées nouvelles sont les parents pauvres des discussions et initiatives des partis. A tel point que lorsqu’ils commencent à poindre à l’approche des élections, les dirigeants des partis suscitent aussitôt méfiance et soupçons s’ils ne tombent pas tout simplement dans les dérapages. Comme lorsque Abdelilah Benkirane, dans le rôle de dirigeant de parti plutôt que dans celui de chef du gouvernement, a confié ses inclinations à propos des femmes qu’il préfère voir à la maison pour s’occuper de leur progéniture. Une prise de position que son allié du PPS ne pouvait laisser passer sans se décrédibiliser aux yeux de sa base et, également, par rapport à son propre parcours dans la défense de la cause féminine.
Et comme par le passé, le débat politique continue de porter sur des questions marginales et cibler les personnes plutôt que les idées et les programmes, voire à verser dans la calomnie et la diffamation. Souvent, les rivalités entre les acteurs politiques atteignent des sommets de platitude. Rien d’étonnant alors de voir les gens tourner le dos à la politique et aux élections.