La décision des autorités de bloquer momentanément l’entrée au Maroc de dizaines de ressortissants marocains en situation irrégulière en provenance d’Algérie, renseigne sur le sérieux avec lequel le Maroc traite la menace terroriste.
Bien que les frontières terrestres entre les deux pays soient toujours fermées depuis maintenant vingt ans, le va-et-vient clandestin de personnes et de marchandises ne s’est jamais arrêté. Et les sans-papiers marocains d’Algérie ont pris l’habitude de traverser clandestinement la frontière à pied pour fêter l’Aïd avec leurs familles au Maroc. Mais cette année, la recrudescence des menaces réelles d’attaques terroristes a changé la donne. « L’important flux de ces personnes a nécessité un contrôle strict afin d’éviter que des individus mal intentionnés puissent accéder au territoire national », selon un communiqué du ministère de l’Intérieur.
Ce tour de vis sécuritaire a été d’ailleurs opéré au niveau de tous les points d’accès au territoire marocain. Des mesures qui s’inscrivent dans la stratégie antiterroriste du Maroc et dont les grandes lignes ont été expliquées par le patron de la DGED, la direction du contre-espionnage. Mohamed Yassine Mansouri a révélé en début de semaine devant la commission de lutte antiterroriste de l’ONU, que les services de sécurité marocains avaient déjoué pas moins de « 119 attentats à l’explosif contre des établissements de sécurité, des sites touristiques, des représentations diplomatiques et des lieux de culte judéo-chrétiens ».
Des dizaines d’autres tentatives d’assassinats qui ont visé des sécuritaires, des ressortissants marocains de confession juive, des personnalités politiques nationales et étrangères ainsi que des touristes, ont également été avortées. Ces données chiffrées dévoilent l’ampleur de la menace terroriste.