Il ne se passe plus une semaine sans que les autorités annoncent le démantèlement d’une cellule terroriste, à l’image de l’arrestation jeudi de quatre islamistes français établis à Marrakech et Laâyoune, ce qui explique la mise en place de « Hadar », le dispositif sécuritaire au nom volontairement rassurant.
Les islamistes extrémistes arrêtés sont suspectés de liens avec des groupes terroristes actifs dans des zones de tension, selon un communiqué du ministère de l’Intérieur. Deux d’entre eux sont d’origine polonaise et ruandaise, un détail qui révèle l’ampleur de la menace djihadiste, devenue transnationale.
Cette évolution inquiétante explique la grande méfiance des services de sécurité marocains, qui sont sur le qui-vive depuis plusieurs années déjà. Une mobilisation illustrée par le nombre impressionnant de cellules neutralisées au cours de la dernière décennie, et qui se chiffrent en dizaines. Mais comme il n’y jamais de risque zéro, les terroristes réussissent parfois à commettre des attentats meurtriers, comme celui de Marrakech en 2011.
D’autre part, l’action proactive adoptée par les services de sécurité est motivée par la nature des filières djihadistes elles-mêmes. Plusieurs centaines d’extrémistes Marocains ont rallié les rangs de Daesh en Syrie et en Irak.
Et, le fait aussi que de nombreux extrémistes soient souvent des binationaux, oriente fréquemment les services de sécurité marocains sur la piste des réseaux transfrontaliers. C’est là où la collaboration avec les services étrangers, notamment espagnols, prend toute son importance.