Les lendemains du référendum constitutionnel sont particulièrement agités dans la maison istiqlalienne. Alors que les élections sont prévues selon toute vraisemblance avant la fin de l’année, les ténors de l’Istiqlal s’affrontent à couteaux tirés pour une difficile succession de Abbas el Fassi à la tête du parti.Ce n’est pas les noms qui manquent. Les istiqlaliens avancent tour à tour celui de Abdelouahed el Fassi, le fils du leader historique du parti, ou celui de l’imprévisible Mhamed el Khalifa ou encore l’ex-ministre Adil Douiri ou Nizar Baraka, l’actuel ministre délégué et gendre du Premier ministre. Mais s’il y a un nom qui revient avec plus d’insistance ces derniers temps, c’est bien celui de Mohamed El Ouafa. Visiblement lassé par une carrière diplomatique sans punch, il a repris ses contacts parmi les cadres du parti. Surtout que ce proche de M’hamed Boucetta, l’influent membre du conseil de la présidence du parti, est tout aussi apprécié par les jeunes du parti. Face à un Abdelouahed el Fassi qui a l’avantage de son illustre filiation, mais qui manque cruellement de charisme, Elouafa apparaît avec sa verve habituelle et son intuition, comme l’homme idoine, « the right man at the right place ». D’ailleurs, dans la symbolique purement istiqlalienne, il n’est pas tout à fait démuni en matière d’alliances, puisqu’il peut se targuer d’être l’époux de Aouatef, la fille du leader historique adulé Allal El Fassi.Dans le parti, beaucoup considèrent que cet homme de caractère est le mieux placé pour sortir l’Istiqlal de l’ornière, résultat logique du passage chaotique de Abbas el Fassi à la primature. Mohamed El Ouafa est crédité d’une volonté affichée de combattre la baisse d’influence du parti et, surtout, la réputation de clientélisme et de favoritisme que traîne désormais l’Istiqlal. D’ailleurs, les pratiques de népotisme ont prospéré au sein du parti à un point tel que la contagion a touché même le Gouvernement et les organismes d’Etat où la famille el Fassi occupe une demi-douzaine de portefeuilles. Aussi, tout ce qui peut réhabiliter le parti aux yeux de l’opinion publique, renforcer la démocratie interne et rajeunir les cadres est aujourd’hui considéré comme une tâche prioritaire. La base, aussi bien que les cadres du parti souhaitent ardemment rompre avec l’image négative que renvoient les apparatchiks, genre Saad Alami, ou l’inoxydable Bennani-Smires et bien d’autres. Et pour réussir cette mission, Mohamed El Ouafa semble le mieux placé dans la maison Istiqlal.