Encore un qui vient de claquer la porte à la face de Driss Lachgar. Ulcéré par les déchirements qui menacent l’USFP d’implosion, Abdeljalil Tolimat a lui aussi démissionné du bureau politique du parti, resserrant un peu plus l’étau autour de Driss Lachgar, pointé du doigt dans la descente aux enfers du vieux parti socialiste.
Cette nouvelle démission du bureau politique intervient dans le sillage de la dernière décision intempestive du Premier secrétaire du parti. Il venait juste de geler les activités d’Ahmed Réda Chami et Abdelali Doumou. Deux figures de proue du courant Ouverture et Démocratie, un groupe dissident opposé à ce qu’il considère la présidence autocratique de Driss Lachgar.
Plus grave encore, Lachgar aurait défié Abdelouahed Radi et Mohamed Lakhssassi, venus chez lui pour tenter une médiation entre les frères ennemis. L’affront est d’autant plus révélateur de l’ampleur de la crise au sein de l’USFP que Radi et Lakhsassi ne sont pas n’importe qui. Le premier a longtemps été chef incontesté du parti, alors que le second en est un membre fondateur.
Driss Lachgar se serait emporté, accusant les deux personnages, jadis influents dans le parti et même au-delà, d’avoir soutenu « l’appel en faveur de l’avenir de l’USFP ». Un cri d’alarme lancé par une partie des ittihadis contre le dangereux glissement qui menace le parti d’Abderrahim Bouabid.
Le bras de fer entre le chef du parti et ses opposants s’est prolongé jusque dans le journal Al Ittihad Al Ichtiraki. Le patron du quotidien du parti, Abdelhadi Khïrat, a renvoyé de la rédaction du journal Badia Erradi, membre du bureau politique, qu’il juge trop proche de Driss Lachgar.
Dans les milieux politique et partisan, beaucoup s’interrogent sur les causes réelles qui font que Driss Lachgar soit aussi mal aimé dans son propre parti. Et pourquoi s’entête-t-il à rejeter toute critique interne. A ce rythme de démissions et de limogeages, pronostiquent-ils malicieusement, Lachgar pourrait bientôt se retrouver comme ce général sans armée…