Italie: L’extrême droite s’apprête à gouverner

Sans surprise, la coalition conservatrice menée par l’extrême droite domine les législatives de dimanche en Italie, où la leader des « Frères d’Italie » (FDI), Giorgia Meloni, devrait devenir la première Chef du gouvernement de l’histoire de la péninsule.

Une aubaine pour certains et une source d’inquiétudes pour d’autres, alors que Giorgia Meloni, dont la formation politique n’a cessé de susciter la polémique pendant la campagne, prône l’unité et la responsabilité face aux inquiétudes exprimées dans son pays et à l’étranger.

“Si nous sommes appelés à gouverner la nation, nous le ferons pour tout le monde. Nous chercherons à unir plutôt qu’à diviser. C’est le temps de la responsabilité”, rassure Mme Meloni.

En restant dans l’opposition à tous les gouvernements qui se sont succédé depuis les législatives de 2018, le FDI s’est imposé comme la principale alternative, passant de 4,3% à un quart des voix.

Le parti recueillerait entre 22 et 26% des voix, tandis que ses partenaires de la coalition, la Ligue d’extrême droite de Matteo Salvini et le parti conservateur Forza Italia (FI) de Silvio Berlusconi, devraient récolter respectivement entre 8,5 et 12,5% et entre 6 et 8% des votes.

La coalition récolterait au total environ 43% des suffrages, ce qui lui assure la majorité absolue des sièges aussi bien à la Chambre des députés qu’au Sénat. Pour la première fois depuis 1945, un parti d’extrême droite pourrait ainsi gouverner l’Italie.

« Les Italiens ont envoyé un message clair en faveur d’un gouvernement de droite, dirigé par Fratelli d’Italia », a réagi Mme Meloni, une romaine de 45 ans.

Elle est parvenue à esquisser son image et rassembler autour de son nom les peurs et les colères de millions d’Italiens face à la flambée des prix, au chômage, aux menaces de récession ou à l’incurie des services publics, faisant barrage à la gauche d’Enrico Letta, qui devra se contenter d’un score oscillant entre 17 et 21%.