La communauté internationale hausse le ton contre l’Iran suite à la répression des manifestations

La communauté internationale fait entendre plus fort sa voix, alors que les manifestations dénonçant la mort de Mahsa Amini à Téhéran sont entrées dans leur troisième semaine depuis que la jeune femme de 22 ans est décédée entre les mains de la police des mœurs, quelques jours après son arrestation our avoir enfreint le strict code vestimentaire iranien.

Le ministère britannique des Affaires étrangères a convoqué hier lundi Mehdi Hosseini Matin, le plus haut diplomate iranien à Londres pour des explications sur la répression des manifestations. Londres a appelé les autorités iraniennes à «assumer la responsabilité de leurs actes et à se mettre à l’écoute de leur peuple».

Accompagnant le président Joe Biden lors de son déplacement à Porto Rico, la porte-parole de la Maison Blanche, Karine Jean-Pierre a déclaré hier lundi que les Etats-Unis sont « alarmés et révoltés » par la répression exercée par les autorités iraniennes contre des manifestations étudiantes.

Des médias d’Etat et des ONG ont rapporté que de violents affrontements ont éclaté dans la nuit de dimanche à lundi, entre étudiants et forces de sécurité à l’université de technologie Sharif à Téhéran, la plus prestigieuse d’Iran.

La police antiémeute a tiré des billes d’acier et des gaz lacrymogènes contre des étudiants. Des incidents sont également survenus à l’université d’Ispahan, dans le centre du pays.

Dans un communiqué, Joe Biden a fait savoir hier lundi que « cette semaine, les Etats-Unis infligeront de nouvelles sanctions aux auteurs de violences contre des manifestants pacifiques » en Iran. Washington avait déjà annoncé le 22 septembre une salve de sanctions visant la police des mœurs iranienne et plusieurs responsables de la sécurité.

Le guide suprême de la Révolution iranienne l’ayatollah Ali Khamenei a accusé hier lundi les pays ennemis que sont les Etats-Unis et Israël d’avoir fomenté les manifestations.

Il s’agit de la plus grande vague de protestations que connait la République islamique depuis près de trois ans, quand, en 2019, la population s’était mise à protester contre la hausse des prix de l’essence.

Selon l’ONG Human Rights Watch, au moins 92 personnes ont été tuées par les forces de l’ordre depuis le début des manifestations. Les autorités iraniennes affirment quant à elles, qu’environ 60 personnes parmi lesquelles 12 membres des forces de sécurité ont été tuées depuis le 16 septembre, date de la mort de Mahsa Amini.