Tindouf: le rapport européen qui accable l’Algérie

Ce qui était murmuré du bout des lèvres dans les coulisses de l’Union européenne est désormais confirmé officiellement à Bruxelles. L’aide humanitaire destinée aux sahraouis des camps de Tindouf sous contrôle du Polisario subit des détournement systématiques et organisés depuis plusieurs années, et ce dès le débarquement de l’aide en Algérie.

tindoufLes détournements d’une partie importante de l’aide européenne étaient opérés méthodiquement à partir du port algérien d’Oran, révèle un rapport établi en 2007 par l’OLAF, l’Office anti-fraude de l’UE, au terme d’une enquête de quatre ans. Le rapport n’a toutefois été révélé que ce jeudi devant le Parlement européen.

Des produits alimentaires de qualité destinés aux sahraouis des camps, sont remplacés par d’autres de moindre qualité. « Les produits d’un élevage de volailles financé par l’aide internationale sont vendus et non donnés aux réfugiés », détaille le rapport révélé par la commissaire européenne au Budget, Kristalina Georgieva, jeudi devant le Parlement européen.

Le rapport explique que les détournements ont été rendus possibles à cause de «la surestimation du nombre des réfugiés et donc des aides fournies ». L’aide internationale était fournie sur la base d’une population évaluée par l’Algérie à 155.000 sahraouis.

Ce qui explique pourqoui les autorités algériennnes ont toujours freiné des quatre fers pour bloquer tout recensement de la population sahraouie des camps de Tindouf, comme cela est demandé constamment aussi bien par le Maroc que par Bruxelles. Le rapport de l’OLAF le confirme d’ailleurs en écrivant noir sur blanc que « ni l’Algérie ni le Front Polisario n’ont accepté qu’un recensement des populations des camps soit organisé ».

La commissaire européenne a expliqué devant les parlementaires européens que le rapport avait été « oublié » pendant tout ce temps, c’est-à-dire depuis sept ans. Et, malgré les révélations du rapport, Bruxelles a continué de fournir pour 10 millions d’euros sous forme d’aide humanitaire, qui allaient en fait dans les poches de la mafia algérienne et de ses associés du Polisario.

Le plus étonnant, c’est que les résultats de l’enquête aient été tenus au secret pendant tout ce temps. Une omerta d’autant plus inexplicable que les noms des responsables des détournements aient été délibérément «noircis » sur la copie du rapport obtenu par l’AFP.