Le hooliganisme au Maroc s’est transformé en une machine destructrice voire même meurtrière, comme ce fut le cas, samedi à Khouribga, où un père de famille innocent a été lâchement assassiné par un supporter rajaoui, à l’issue du match ayant opposé le Raja de Casablanca à l’OCK.
Le plus grave dans cet incident barbare, c’est que la victime n’avait rien à voir ni avec le football ni avec les supporters de l’un des deux clubs.
Le défunt (M.N), la soixantaine, marié et père d’un enfant (21 ans), habitait à Agadir et était venu à Khouribga juste pour rendre une visite familiale à sa mère.
La victime s’est retrouvée par pure coïncidence, cernée par des supporters casablancais sous le pont Moulay Youssef du centre-ville. C’est alors qu’un rajaoui qui voyageait avec ses amis à bord d’une estafette, a lancé un fumigène qui est allé droit sur la poitrine de la victime qui a succombé à sa profonde blessure peu après son admission à l’hôpital Moulay El Hassan.
Selon les informations qui circulent sur ce tragique incident, le présumé auteur de cet homicide, âgé de 18 ans, aurait été identifié et arrêté par la police. Le parquet de la ville a ordonné l’ouverture d’une enquête pour déterminer les circonstances exactes de cet homicide «involontaire».
Bien avant le début du match RCA/OCK comptant pour la 22ème journée du championnat Pro Elite 1 de football, des dizaines de supporters de l’Olympic Club Khouribga ont été grièvement blessés dans les points de vente des billets et ont été conduits à l’hôpital pour se faire soigner. A l’issue du match, les affrontements accompagnés d’échauffourées et d’échanges de jets de pierres ont repris de plus belle au centre-ville, entre les supporters des deux clubs, blessant plusieurs personnes et endommageant de nombreux véhicules.
Normalement le port et l’utilisation des fumigènes et des armes blanches sont clairement interdits par la loi, mais la horde souvent incontrôlable des jeunes hooligans y recourt fréquemment semant le désordre et la pagaille dans les tribunes et en dehors des terrains de jeu. De telles pratiques donnent aussi, libre court aux actes de vandalisme, de saccage des biens publics et privés et conduisent parfois à l’irréparable comme se fut le cas ce samedi à Khouribga.
Pour prévenir un tel gâchis, l’Etat est appelé à déployer les gros moyens et à faire preuve de plus d’imagination pour mieux contrôler le comportement de ce phénomène dévastateur.