Parlement européen : plusieurs personnes écrouées suite aux soupçons d’influence en faveur du Qatar

La vice-présidente grecque du Parlement européen, Eva Kaili et d’autres personnalités ont été inculpées pour «corruption» hier dimanche à Bruxelles, dans une enquête portant sur le versement de grosses sommes d’argent, qu’aurait effectué le Qatar pour influencer des décisions en lien avec la Coupe mondiale de Football 2022. 

Les enquêteurs belges évoquaient samedi «un pays du Golfe» sans le nommer, soupçonné «d’influencer les décisions économiques et politiques du Parlement européen». Quatre personnes ont été écrouées après leur inculpation par un juge d’instruction bruxellois pour « appartenance à une organisation criminelle, blanchiment d’argent et corruption ». 

Il s’agit de l’ancien eurodéputé italien, Pier-Antonio Panzeri, qui a siégé de 2004 à 2019 au Parlement européen, du compagnon d’Eva Kaili, Francesco Giorgi, qui est assistant parlementaire, d’un directeur d’ONG dont l’identité n’a pas été révélée, ainsi que du secrétaire général de la Confédération syndicale internationale (CSI), Luca Visentini. 

Selon une source judiciaire proche du dossier, Eva Kaili n’a pas pu bénéficier de son immunité parlementaire car l’infraction qui lui est reprochée a été constatée «en flagrant délit», vu qu’elle était en possession de «sacs de billets» vendredi soir lorsque la police belge l’a interpelée. 

L’eurodéputée sociale-démocrate Eva Kaili, ex-présentatrice télé de 44 ans, s’était rendue début novembre au Qatar, où elle avait salué, en présence du ministre qatari du Travail, les réformes de l’émirat dans ce secteur. 

Puis, le 22 novembre, dans l’hémicycle européen, elle avait estimé que l’émirat était «un chef de file en matière de droit du travail» et jugé que les Européens «n’avaient aucun droit moral de lui faire la leçon». 

L’affaire éclate en plein Mondial de football, alors que le pays organisateur s’emploie à défendre sa réputation, décriée en matière de respect des droits humains, notamment ceux des travailleurs ou des personnes LGBT+, mais aussi en matière environnementale.