L’ONU expulse l’Iran de la Commission de la condition de la femme

L’Organisation des Nations unies (ONU) a décidé ce mercredi, d’expulser l’Iran de la Commission de la condition de la femme (CSW) en raison des «violations des droits humains à Téhéran», de la répression brutale des manifestations hostiles au gouvernement par les forces de l’ordre de la République islamique depuis septembre dernier. 

Le Conseil économique et social des Nations unies (ECOSOC), qui chapeaute la CSW, a voté un projet de résolution, rédigé par les Etats-Unis et portée depuis deux mois par une pétition internationale, visant le «retrait avec effet immédiat de l’Iran de la Commission des Nations unies de la condition de la femme (CSW) pour la période 2022-2026». 

La résolution a été adoptée par 29 voix pour, 8 contre, dont celles de la Russie et la Chine, tandis que 16 autres Etats membres se sont abstenus parmi les 54 membres que compte ledit Conseil. 

Composée de 45 membres, la Commission des Nations unies de la condition de la femme s’emploie à promouvoir l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes. 

Dans ses déclarations à la presse, Louis Charbonneau, directeur du plaidoyer auprès des Nations unies à Human Rights Watch a déclaré souhaiter une pression urgente et coordonnée sur l’Iran pour qu’il mette fin à sa campagne de violence, ainsi que des procès crédibles contre les personnes directement responsables des violations des droits humains et la fin des discriminations à l’égard des femmes.

L’ambassadeur d’Iran aux Nations unies Amir Saeed Iravani a qualifié cette décision de «mesure illégale», accusant les Etats-Unis d’«essayer d’utiliser les Nations unies pour faire avancer leur agenda politique». 

Depuis le 16 septembre dernier, l’Iran est secoué par des manifestations suite au décès de la jeune Kurde Mahsa Amini, 22 ans, trois jours après son arrestation par la «police des mœurs», dont l’une des activités est de surveiller le code vestimentaire des femmes. 

L’incident a suscité une colère publique généralisée dans les cercles politiques et médiatiques en Iran, sur fond de versions contradictoires autour des circonstances de la mort de la jeune femme. 

Des milliers de personnes ont été arrêtées et la justice iranienne a procédé à deux exécutions parmi les manifestants arrêtés. Le 3 décembre dernier, le plus haut organe de sécurité iranien a indiqué que plus de 200 personnes avaient été tuées, y compris des membres du personnel de sécurité.