Les nouvelles propositions apportées par Driss Jettou pour la réforme des caisses de retraite ne manqueront pas d’alimenter le débat sur une révision qui traîne en longueur, en dépit de la facture colossale engendrée par les retards successifs.
Devant la commission parlementaire, le président de la Cour des comptes a en effet insisté pour que la réforme des caisses de retraite ne reste pas prisonnière des chiffres et des impératifs imposés par le maintien des équilibres financiers.
La réforme doit prendre en compte le pouvoir d’achat des retraités et leurs droits sociaux, a fait valoir Driss Jettou dans un plaidoyer qui ne passera certainement pas inaperçu du côté des syndicats.
A l’évidence, le président de la Cour des comptes ne remet pas en question les paramètres, ni les arguments avancés par le gouvernement pour hâter la réforme. En tête desquels le prolongement de l’âge de retraite à 65 ans, ou les coûts financiers que la CMR supporte pour tout retard supplémentaire de la réforme.
Mais en politique averti, Jettou tient à cultiver le sens du compromis en ajoutant une touche sociale à ses propositions. Une nuance qui sera certainement appréciée par les centrales syndicales, au moment où elles sont confrontées à un difficile bras de fer avec le gouvernement Benkirane. Surtout que le désaccord ne porte pas uniquement sur la réforme des retraites, mais s’est élargi à l’épineuse question de la hausse des salaires.