Syrie : Attaque ratée de l’Etat islamique contre une prison à Raqqa

Les forces de sécurité kurdes ont rapporté hier lundi que des combattants du groupe Etat islamique ont tenté d’attaquer un quartier général abritant une prison à Raqqa, dans le nord-est de la Syrie. Les soldats des Forces démocratiques syriennes, qui ont perdu six hommes, ont réussi à repousser les djihadistes, tuant deux d’entre eux. 

Rami Abdel Rahman, le chef de l’OSDH (Observatoire Syrien des Droits de l’Homme) a indiqué que « l’objectif des djihadistes était la prison de la sécurité militaire, dans laquelle se trouvent quelque 900 djihadistes, dont environ 200 de haut niveau ». 

Farhad Chami, le porte-parole des FDS (Forces démocratiques syriennes) a déclaré à l’AFP (Agence France Presse) qu’un djihadiste qui portait une ceinture explosive a été tué et un autre appréhendé par les forces kurdes. 

L’Etat islamique a revendiqué cet assaut raté sur l’application de messagerie Telegram, disant avoir voulu « venger les prisonniers musulmans », notamment les femmes djihadistes se trouvant dans le camp d’Al-Hol, sous administration kurde, dans le nord de la Syrie. 

Dans un communiqué, l’administration autonome kurde a annoncé l’état d’urgence et proclamé un couvre-feu « jusqu’à nouvel ordre » dans la ville, ancienne capitale du groupe djihadiste en Syrie. Les forces kurdes ont lié l’assaut djihadiste à l’offensive turque dans le Kurdistan syrien, affirmant que les menaces d’invasion d’Ankara réveillent les cellules dormantes de l’Etat islamique. 

Le commandant en chef des FDS soutient que des cellules dormantes de l’Etat islamique préparent d’autres opérations dans la ville, sans plus de précision. Le groupe Etat islamique a déjà lancé plusieurs attaques djihadistes dans le Rojava depuis le début de l’invasion turque le 20 novembre dernier. Ces frappes aériennes touchent des Kurdes, militaires comme civils, qui appellent à plus de soutien de la coalition internationale. 

Après une montée en puissance fulgurante en 2014 en Irak et en Syrie voisine et la conquête de vastes territoires, l’Etat islamique a vu son « califat » autoproclamé s’effondrer sous le coup d’offensives successives. Il a été défait en 2017 en Irak et en 2019 en Syrie. Mais le groupe extrémiste responsable de multiples exactions continue de mener des attaques à travers des cellules dormantes dans ces deux pays.