Vers des exercices nucléaires conjoints entre les Etats-Unis et la Corée du Sud

Dans un entretien au journal Chosun Ilbo publié ce lundi, le président sud-coréen Yoon Suk-yeol a rapporté que Séoul et Washington discutent d’exercices conjoints impliquant des moyens nucléaires américains pour contrer les menaces croissantes de la Corée du Nord, qui est dotée de l’arme nucléaire. 

Le président sud-coréen, qui a admis que « le parapluie nucléaire » américain et sa « dissuasion élargie » ne suffisent plus à rassurer les Sud-Coréens, a déclaré que « les armes nucléaires appartiennent aux Etats-Unis, mais la préparation, le partage d’informations, les exercices et l’entraînement doivent être effectués conjointement par la Corée du Sud et les Etats-Unis ». Selon lui, Washington accueille cette idée « plutôt positivement ». 

Les propos du président sud-coréen sont publiés au lendemain de l’appel du dirigeant nord-coréen Kim Jong-un à « l’augmentation exponentielle » de l’arsenal nucléaire de son pays selon des propos rapportés par l’agence officielle KCNA. Le leader nord-coréen a également annoncé que son pays allait développer de nouveaux missiles balistiques intercontinentaux (ICBM) pour faire face à ce qu’il appelle l’hostilité des Etats-Unis et de la Corée du Sud. 

Depuis l’échec des négociations intercoréennes en 2019, Kim Jong-un a redoublé d’efforts pour développer ses programmes d’armement interdits. L’année 2022 a été marquée par un nombre record de tirs de missiles par Pyongyang. La Corée du Nord a procédé presque chaque mois à des essais d’armement, testant notamment son ICBM le plus avancé. 

Samedi, trois missiles balistiques à courte portée ont encore été tirés par la Corée du Nord et un autre dimanche à l’aube. Et la Corée du Sud et les Etats-Unis lui prêtent l’intention de mener prochainement un nouvel essai nucléaire, qui serait le septième de son histoire et le premier depuis 2017. 

En face, la Corée du Sud, sous la présidence de Yoon Suk-yeol, a renforcé ses exercices militaires conjoints avec les Etats-Unis, qui avaient été réduits pendant la pandémie et interrompus sous son prédécesseur sur fond des pourparlers diplomatiques avec le Nord qui se sont finalement avérés infructueux.