Une cinquantaine de femmes enlevées au Burkina Faso par des djihadistes présumés

Une cinquantaine de femmes ont été enlevées jeudi et vendredi par des djihadistes présumés dans la localité d’Arbinda, au nord du Burkina Faso, ont indiqué hier dimanche des responsables locaux et des habitants. 

Selon le témoignage de plusieurs habitants et de responsables locaux souhaitant garder l’anonymat, un premier groupe d’une quarantaine de femmes a été enlevé à une dizaine de kilomètres au Sud-est d’Arbinda. Certaines ont pu s’échapper et regagner leur village pour témoigner. Un des habitants a expliqué que « les femmes se sont regroupées pour aller cueillir des feuilles et des fruits sauvages en brousse » avant d’être prises en otages. 

Un autre habitant a indiqué que le lendemain, à huit kilomètres au nord d’Arbinda, une vingtaine de femmes qui n’étaient pas informées du premier enlèvement, ont été à leur tour victimes d’un rapt. Comme dans le premier groupe, des femmes ont réussi à échapper à la vigilance des terroristes et ont regagné le village à pieds. 

Des responsables locaux qui ont confirmé les deux enlèvements, ont rapporté que les l’armée et ses supplétifs ont effectué des ratissages de la zone, sans succès. 

Située dans la région du Sahel, dans le nord du Burkina Faso, une zone sous blocus de groupes djihadistes et qui est difficilement ravitaillée en vivres, la commune d’Arbinda et ses environs sont  régulièrement le théâtre d’attaques djihadistes meurtrières qui visent notamment des civils, et dont la production agricole est quasi-inexistante. 

La population de cette localité est «au bord de la catastrophe humanitaire » selon des propos en novembre dernier d’Idrissa Badini, le porte-parole d’un groupement d’organisations de la société civile de la région. 

Depuis 2015, le Burkina Faso, en particulier sa moitié nord, est confronté aux attaques de groupes djihadistes liés à Al-Qaïda et à l’Etat islamique qui se multiplient et qui ont fait des milliers de morts et au moins deux millions de déplacés. 

Le capitaine Ibrahim Traoré, président de transition issu d’un coup d’Etat militaire le 30 septembre dernier, le deuxième en huit mois, s’est donné pour objectif « la reconquête du territoire occupé par ces hordes de terroristes ».