Le déficit commercial de la France sur les biens s’est envolé à un record historique de 164 milliards d’euros en 2022, lesté par l’envolée des cours de l’énergie, a annoncé le ministre français du Commerce extérieur, Olivier Becht, lors d’une conférence de presse tenu hier mardi à Paris.
Le déficit sur les biens a pratiquement doublé par rapport au précédent record de 84,7 milliards d’euros en 2021, principalement en raison d’une multiplication par plus de deux des prix de l’énergie à l’importation.
Rien que sur le gaz, les prix à l’importation se sont alourdis de 248% à 59 milliards d’euros, contribuant à faire plus que doubler la facture de l’énergie l’an dernier à 115 milliards d’euros. Le coût de la facture énergétique a également été boosté par les perturbations sur le parc nucléaire français qui a contraint la France à importer de l’électricité.
Outre la flambée des cours des matières premières, dont l’énergie, les métaux et l’agroalimentaire, le gouvernement met en cause la dépréciation de l’euro par rapport au dollar l’an dernier et les tensions sur les chaînes d’approvisionnement, pour justifier les mauvais chiffres de 2022.
Toutefois, un excédent record de 50 milliards d’euros a été dégagé par les services après les 36 milliards d’euros de l’année précédente, profitant d’une nette reprise du tourisme et d’une très bonne tenue du transport maritime.
La balance des revenus, dont les services financiers, a aussi été excédentaire de 31 milliards d’euros. Après un excédent l’an dernier, la balance commerciale globale affiche un solde courant déficitaire.
Selon les chiffres de l’Institut national des Statistiques et des études économiques (Insee), la France est en déficit chronique depuis vingt ans, le dernier excédent commercial français sur les biens remonte à 2002.