Xi Jinping brigue son troisième mandat à la tête de la Chine

Le président chinois Xi Jinping a obtenu ce vendredi troisième mandat historique à la tête de la Chine, après un vote à l’unanimité du Parlement, devenant le dirigeant le plus puissant de l’empire du milieu depuis des générations. 

Candidat unique dans la course à la magistrature suprême, Xi Jinping a été réélu avec 2.952 votes pour, zéro contre et zéro abstention par les parlementaires réunis à Pékin, dans l’immense Palais du peuple bordant la place Tiananmen. 

L’issue de ce scrutin ne faisait aucun doute étant donné que, dans la pratique, le Parlement est inféodé au Parti communiste (PCC) au pouvoir, et que le dirigeant de 69 ans avait déjà obtenu en octobre une prolongation de cinq ans à la direction du PCC et de la commission militaire du Parti, les deux postes de pouvoir les plus importants en Chine, en mettant au pas toutes les factions opposées à son règne. 

Après le chaos politique et le culte de la personnalité durant le règne entre 1949 et 1976 de son président-fondateur, Mao Tsé-toung, la République populaire de Chine avait promu pendant des décennies une gouvernance plus collégiale au sommet du pouvoir, ce qui a notamment amené chacun des prédécesseurs de Xi Jinping à céder leur place de président après dix années consécutives à ce poste. 

Mais en 2018, Xi Jinping a mis fin à cette règle en faisant abolir dans la Constitution la limite de deux mandats présidentiels, ce qui l’a conduit à devenir le dirigeant suprême à rester le plus longtemps au pouvoir dans l’histoire récente de la Chine. Si aucun dauphin crédible ne s’affirme dans l’intervalle, il pourrait même potentiellement prolonger pour un nouveau quinquennat. 

Mais les défis qui attendent le président sont nombreux, entre le ralentissement de la croissance économique du pays, la chute de la natalité, le rôle que la Chine est appelée à jouer dans les mois à venir dans une éventuelle médiation en Ukraine, ainsi que les tensions croissantes avec les Etats-Unis sur fond de rapports bilatéraux au plus bas notamment sur les question de Taïwan, du traitement des musulmans Ouïghours ou encore de la rivalité des deux géants dans le secteur des technologies.