L’application chinoise TikTok menacée d’interdiction aux Etats-Unis

Si l’application chinoise «TikTok» reste dans le giron de ByteDance, l’application sera interdite aux Etats-Unis, a averti la Maison Blanche dans un ultimatum relayé par le Wall Street Journal et d’autres quotidiens américains, a révélé le CFIUS, une agence gouvernementale chargée d’évaluer les risques de tout investissement étranger pour la sécurité nationale et américaine. 

D’après Insider Intelligence, l’application chinoise compte plus de 100 millions d’utilisateurs aux Etats-Unis, dépassant ces dernières années YouTube, Twitter, Instagram et Facebook en «temps passé» par les adultes américains sur chaque plateforme, et talonne désormais Netflix.

Mais TikTok est perçue comme une menace pour la sécurité nationale en raison de son appartenance à une société chinoise. L’entreprise stocke les données des utilisateurs américains sur des serveurs situés dans le pays. Elle a admis que des employés basés en Chine y avaient accès, mais dans un cadre strict et limité, et pas le gouvernement chinois. 

La Maison Blanche a déjà interdit aux fonctionnaires des institutions fédérales de télécharger et d’utiliser l’application sur leurs smartphones, en application d’une loi ratifiée début janvier. 

La Commission européenne et le gouvernement canadien ont récemment pris des décisions similaires pour les téléphones portables de leurs fonctionnaires et officiels.

De son côté, TikTok estime qu’une cession ne résoudrait pas les inquiétudes américaines de sécurité nationale puisqu’elle ne signifiera pas l’imposition de nouvelles restrictions sur la circulation des données ou l’accès à celles-ci. 

Selon elle, la meilleure façon de répondre aux inquiétudes concernant la sécurité nationale serait d’utiliser les systèmes américains de protection des données des utilisateurs du pays, avec un contrôle solide et des vérifications par des tiers, ce que l’application dit être déjà en train de mettre en place. 

Dans un duel avec l’administration de Washington, TikTok peut compter sur la puissante association américaine de défense des droits civiques ACLU qui s’est opposée aux projets de loi anti-TikTok au nom de la liberté d’expression.