Pharmaciens: Ait Taleb tente de désamorcer la crise avec les syndicats

Les marges bénéficiaires des pharmacies sur la vente des médicaments a été au centre de la réunion, jeudi à Rabat, entre le ministre de la Santé et de la Protection sociale, Khalid Ait Taleb, et des représentants des centrales syndicales du secteur.

La marge de bénéfice du pharmacien d’officine est de 33,9% du Prix public de vente (PPV) pour la première tranche, sachant que ce pourcentage diminue pour les autres tranches du prix du médicament, a fait savoir que le ministre.

De même, la comparaison n’est pas tout à fait juste, ni équitable avec les autres pays, où le pharmacien bénéficie d’autres revenus supplémentaires hors la marge sur le médicament, a-t-il relevé.

Aujourd’hui, il existe environ 3.000 pharmaciens qui vivent dans des conditions économiques difficiles, a affirmé le ministre, soulignant qu’une réforme est en cours pour accompagner le développement du secteur.

« Si le gouvernement parle aujourd’hui du prix des médicaments, ça ne concerne pas la marge de bénéfice », a ajouté Khalid Ait Taleb précisant que les composantes du prix du médicament sont multiples. Et cette rencontre a été l’occasion de lever toute ambiguïté et préparer une feuille de route commune, a souligné le ministre.

Pour sa part, le président du Syndicat national des pharmaciens du Maroc, Abderrazak Mounfaloti s’est attardé sur la faible marge des pharmaciens et la condition difficile de plusieurs professionnels de ce secteur, précisant que la marge nette du pharmacien se situe à près de 8%.

Pour le syndicaliste, les revendications des pharmaciens s’articulent autour de l’impératif de lutter contre la vente de médicaments hors officines et de passer par le circuit conventionnel, en l’occurrence le laboratoire, le distributeur puis le pharmacien.

À la lumière des résultats de cette rencontre, les représentants des centrales syndicales vont se réunir pour prendre la décision adéquate concernant la grève nationale prévue le 13 avril, a assuré Abderrazak Mounfaloti, pour qui cette réunion visait à s’accorder sur les bases d’une action commune avec le ministère afin de mener à bien la réforme de la profession de pharmacien.

Les échanges ont également porté sur le blocage au sujet des élections du Conseil de l’Ordre des Pharmaciens. A ce propos, le ministre a déploré la non-tenue de ces élections depuis 2019 malgré les appels insistants sur l’importance d’organiser la profession.