Maroc: 90% des 372.000 puits répertoriés ne sont pas autorisés

Le nombre de puits répertoriés dans les différentes régions du Maroc s’élève à 372.000, dont 90% ne sont pas autorisés, a affirmé le ministre de l’Équipement et de l’Eau, Nizar Baraka, qui a fait état de la prochaine réalisation d’une carte hydrique permettant de connaître les potentialités des nappes phréatiques du Royaume.

Sur ce total, 12.800 puits sont fermés et 23.667 autres doivent être fermés, a souligné Nizar Baraka, mardi à la Chambre des Conseillers, ajoutant qu’un inventaire devrait être mené, en coopération avec la conservation foncière, pour déterminer la profondeur et les utilisations de ces puis et pour mettre en place une carte hydrique.

Le ministère de tutelle se penche sur une nouvelle approche en matière d’autorisation de forage de puits, a-t-il poursuivi, évoquant la création d’un système de guichet unique pour suivre et examiner les dossiers liés à l’utilisation du domaine public hydrique et obtenir les licences nécessaires dans des délais raisonnables n’excédant pas deux mois au plus tard.

En projet également, le lancement d’une plate-forme électronique permettant aux usagers d’avoir les imprimés en vue de consulter les conditions du système de licences en vigueur, ainsi que pour créer une application informatique qui permet d’obtenir des licences de forage des puits dans le bassin du fleuve Bouregreg, en attendant sa généralisation au niveau national d’ici la fin d’année, a ajouté le ministre.

Des travaux sont en cours sur l’alimentation des nappes phréatiques par la construction de seuils et de barrages collinaires, ainsi que des travaux sur les « nœuds des nappes » dans un certain nombre de régions, telles que Berrechid, Errachidia (Boudnib et Meski) et Zagora, relevant que ces nœuds permettront de rationaliser les cultures et de les modifier en fonction des capacités en eau.

Concernant la situation du fleuve Oum Er-rabia, Nizar Baraka a fait état d’une « réelle problématique » liée au manque des précipitations dans la région et à la pollution ainsi qu’à d’autres facteurs, insistant toutefois sur la qualité des eaux du fleuve, qui s’élève à 72 malgré la diminution du débit causé par les faibles pluies.

Il a annoncé, dans ce sens, le début des travaux de construction d’une station d’épuration des eaux usées dans la ville d’Azemmour en vue de mettre fin à l’impact négatif sur la qualité de l’eau à l’aval de l’Oum Er-rabia.

Le ministère de l’Agriculture s’emploie à encourager l’utilisation de l’irrigation au goutte-à-goutte, a également fait savoir le ministre, précisant que 700.000 hectares ont été convertis à ce mode d’irrigation, avec l’objectif d’atteindre un million d’hectares d’ici 2030, et que les cultures seront revues selon les régions, en fonction des capacités hydriques de chaque zone.