Le leader de l’opposition thaïlandaise, Pita Limjaroenrat a revendiqué lundi la victoire du parti progressiste Move Forward (Aller de l’avant, en anglais), balisant ainsi la voie à la formation d’une coalition gouvernementale devant succéder aux militaires au pouvoir depuis presqu’une décennie.
« Je suis Pita Limjaroenrat, le prochain Premier ministre de la Thaïlande», a affirmé ce candidat de 42 ans au cours d’un point de presse à Bangkok. Ayant l’orange comme couleur, Move Forward a réalisé une performance historique lors des législatives de dimanche, avec une feuille de route réformiste en adéquation avec les protestations massives de 2020, lors desquelles une refonte de la monarchie était réclamée.
« C’était le bon moment, les gens ont trop subi … Aujourd’hui est un nouveau jour, et j’espère qu’il apportera du soleil et de l’espoir », a déclaré cet opposant.
Toutefois, ses positions jugées fermes, pour l’amendement de l’article de lèse-majesté à la suppression de la conscription obligatoire, pourraient donner lieu à des tensions avec l’élite militaro-royaliste qui demeure influente au sein des institutions du pays.
Tirant profit d’un taux de participation record, d’environ 75 %, Move Forward a raflé 151 des 500 sièges de l’Assemblée nationale thaïlandaise, soit un peu plus que l’autre grand parti de l’opposition, Pheu Thai (141 sièges), d’après les dernières estimations.
Quant au parti de la Nation thaïlandaise unie (UTN) du chef du gouvernement sortant, Prayut Chan-O-Cha, n’a remporté que 36 sièges, ce qui paraît être un désaveu après neuf ans au pouvoir.