La Russie déploie des armes nucléaires tactiques en Biélorussie

Le président biélorusse Alexandre Loukachenko a annoncé que des têtes nucléaires russes étaient en cours d’acheminement, une annonce qui concrétise la mise en œuvre du projet russe de déploiement d’armes nucléaires tactiques en Biélorussie. 

Selon Alexandre Loukachenko, le président russe Vladimir Poutine aurait signé un décret en ce sens et il était « possible » que ces armes se trouvent déjà en Biélorussie, laquelle partage des frontières avec trois pays membres de l’Otan, à savoir la Pologne, la Lituanie et la Lettonie. 

Le Kremlin n’a pas confirmé cette annonce, mais le ministre russe de la Défense, Sergueï Choigou a indiqué que les militaires biélorusses ont reçu une formation appropriée et que les deux pays pourraient prendre des mesures supplémentaires pour garantir leur sécurité. 

Le projet avait été dévoilé par le président russe Vladimir Poutine lors d’un entretien à la télévision publique russe le 25 mars dernier, au cours duquel il a notamment reproché aux Etats-Unis et à leurs alliés occidentaux de livrer à la Russie une guerre par procuration en soutenant et en armant l’Ukraine. 

Cette démarche est inédite depuis 1991, alors que Moscou n’avait jamais installé d’armes nucléaires hors de ses frontières après la chute de l’Union soviétique. 

Ce déploiement d’armes nucléaires en Biélorussie a été condamné par les Etats-Unis, néanmoins le porte-parole du département d’Etat américain a déclaré hier jeudi, que Washington n’estimait pas nécessaire un quelconque ajustement de sa posture nucléaire et que rien n’indiquait que la Russie se préparait à faire usage de l’arme nucléaire. 

La communauté internationale, les Occidentaux en particulier, sont très critiques envers l’initiative russe, d’autant que le dirigeant russe a évoqué, depuis le début de son assaut contre son voisin ukrainien en février 2022, la possibilité d’un recours à l’arme atomique. 

Si la Biélorussie n’est pas directement engagée sur le champ de bataille en Ukraine, elle a quand même, prêté son territoire à l’armée russe pour qu’elle puisse lancer son assaut en février 2022.