Tunisie: Un migrant subsaharien poignardé à mort

Un migrant d’un pays d’Afrique subsaharienne a été poignardé à mort et cinq autres blessés dans une attaque menée par un groupe de jeunes tunisiens à Sfax (centre-est de la Tunisie), selon des sources judiciaires tunisiennes.

Cette attaque a été menée il y a une semaine par 7 Tunisiens munis de couteaux et de sabres, contre 19 migrants réunis dans leur domicile dans un quartier populaire de Sfax, deuxième ville de Tunisie, ont précisé les mêmes sources, citées par des médias locaux.

Trois Tunisiens âgés de 17, 23 et 36 ans ont été arrêtés après l’ouverture d’une enquête judiciaire. Des ONG ont dénoncé ce crime qui « intervient dans un contexte de discours ininterrompus d’incitation à la haine et au racisme contre les migrants d’Afrique subsaharienne », appelant le pouvoir à assumer ses responsabilités en assurant la protection et la sécurité des migrants quel que soit leur statut.

« Les discours de haine et d’intimidation contre les migrants subsahariens diffusés sur les réseaux sociaux contribuent à la mobilisation contre les groupes les plus vulnérables et alimentent des comportements violents à leur encontre », a déploré le Forum tunisien des droits économiques et sociaux (FTDES) et plusieurs autres organisations et associations locales et internationales, dans un communiqué.

En février dernier, un discours prononcé par le président Kais Saied, a provoqué un tollé au niveau local et international, ses propos ayant été jugés « violents » et « racistes » à l’égard des migrants d’Afrique subsaharienne.

Lors d’une réunion du Conseil de sécurité nationale, Saied avait prôné des « mesures urgentes » contre l’afflux des migrants de nationalités subsahariennes dans son pays, affirmant que leur présence était source de « violence et de crimes », ce qui a suscité une vague d’indignation.

Plusieurs pays africains dont la Côte d’Ivoire et le Mali ont organisé des opérations de rapatriement de leurs ressortissants en Tunisie, suite à la multiplication d’agressions et de l’hostilité à l’encontre de la communauté subsaharienne sur fond d’un discours officiel qualifié de « raciste ».