Chabat tâte le pouls de Louafa pour la succession d’ Abbas El Fassi

Le maire de la ville de Fès, le trublion Hamid Chabat a fait d’une pierre deux coups en se rendant au Brésil pour assister du 14 au 16 juillet 2011, sous sa casquette de secrétaire général de l’UGTM, au 2ème  Congrès de l’Union générale des travailleurs du Brésil (UGT). En marge des travaux de ce congrès  organisé à Sao Paulo (sud-est du Brésil), il a tenu vendredi dernier, une rencontre avec des membres de la Chambre de commerce arabo-brésilienne, consacrée à l’examen des opportunités de partenariat et d’investissements entre le Brésil et le Maroc, notamment dans les domaines du tourisme, du commerce et de l’artisanat. C’était le côté officiel de son déplacement au Brésil. Côté officieux, le maire de la ville de Fès a fait discrètement une petite escapade à Brasilia, en compagnie d’un haut cadre du Comité exécutif du Parti de l’Istiqlal (PI). Chabat était parti prendre contact avec l’ambassadeur du Maroc au Brésil, Mohamed Louafa, qui est l’une des grandes figures du vieux parti istiqlalien et un proche membre de la famille de Abbas El Fassi, l’actuel Premier ministre et secrétaire général du PI. Les deux syndicalistes avaient pour mission de convaincre le diplomate marocain de se préparer à postuler pour la succession à la tête du parti fassi. Ils ont assuré le diplomate d’un sûr soutien de plusieurs membres influents de la direction du parti à son éventuelle candidature. Mais, Mohamed Louafa, étant bien là où il est, il s’est poliment abstenu de répondre sur le tas, à l’offre pourtant alléchante de Chabat. Nommé à peine, il y a deux années au poste d’ambassadeur au Brésil, Loufa a promis à ses interlocuteurs de vouloir réfléchir à leur proposition, avant de pouvoir se prononcer sur cette décision qu’il juge très délicate compte tenu de la sensibilité des fonctions qu’il occupe actuellement. Ce qui est sûr c’est que Loufa aura d’autres rudes concurrents. Les noms d’une dizaine de postulants à la succession à la tête du parti de l’Istiqlal, circulent déjà dans les coulisses. Il s’agit notamment de Abdelouahed El Fassi, fils de Allal El Fassi et membre du Conseil national et du Comité central depuis 1974 et du Comité exécutif depuis 1989. Ahmed Toufiq Hejira, l’actuel ministre de l’habitat. Il a été élu membre du Comité exécutif pour la première fois au 14e congrès, en 1998 et a été reconduit au 15e congrès. Nizar Baraka, gendre de Abbas El Fassi et petit-fils de Allal El Fassi. Il est membre du Conseil national depuis 1989, du Comité central (1998) et du Comité exécutif depuis 2003. M’Hamed El Khalifa, ancien ministre sous le gouvernement Youssoufi et membre du Comité exécutif du Parti de l’Istiqlal et membre fondateur de l’Union générale des étudiants du Maroc. Sont également retenus les noms d’autres membres des hautes instances dirigeantes du parti en particulier ceux de Mohamed Saâd Alami, actuel ministre chargé de la modernisation des secteurs publics, Abdellah Bakkali, secrétaire général de la jeunesse istiqlalienne, depuis 1998 et actuellement rédacteur en chef d’Al Alam, la voix du parti, Mohamed Soussi, inspecteur général du PI et membre de son comité exécutif et Chiba Mae El Ainaine, le seul membre dirigeant originaire du Sahara. Il est actuellement conseiller au cabinet de Abbas El Fassi et membre du Corcas. Avec la nouvelle Constitution qui stipule que la primature sera accordée au parti vainqueur des prochaines élections législatives, la course bat son plein au sein du vieux parti, puisque le successeur de Abbas aura probablement la bouchée double, la primature et le secrétariat général du PI.