L’Iran contourne les sanctions occidentales pour l’acquisition de deux Airbus A340

La compagnie aérienne iranienne Mahan Air, proche des gardiens de la révolution et du pouvoir, est parvenue à acquérir deux avions Airbus A-340 que l’Armée de l’air française a retirés du service, et ce malgré les sanctions occidentales contre l’Iran. a révélé le journaliste iranien en exil Babak Taghvaee cité par le site Opex360.

Des photographies satellites ont confirmé la présence de ces deux appareils dans le pays depuis le 23 mai dernier. Les deux appareils sont des Airbus gros porteurs A340-200 rachetés en 2007 à la compagnie autrichienne Austrain Airlines et étaient exploités de 2005 à 2020. 

Ils ont été retirés du service en 2020, lors de leur remplacement par des A-330 à la suite d’un plan gouvernemental de soutien à la construction aéronautique, avant d’être mis aux enchères à un prix de départ de 80.000 euros la pièce, et acquis pour 880.000 euros par la société française LMO Aero. 

Les avions sont restés ornés des livrées militaires que l’armée avait apposées sur les avions, et sont restés deux ans immobilisés sur l’aéroport de Chateauroux avant d’être acquis par une société indonésienne et de s’envoler pour Jakarta en mai 2022. 

Ils sont restés en Indonésie un an, sans que l’identité de leur nouveau propriétaire ne soit révélée, avant d’être de nouveau immatriculés, cette fois-ci au Mali, et de s’envoler ensuite en direction de l’Iran. 

Cette affaire est sensible du fait que l’Iran est ciblé par un embargo américain qui s’étend aux matériels étrangers qui intègrent des éléments de fabrication américaine, ce qui aurait dû empêcher leur acquisition par l’Iran. 

Une source proche du ministère français des Armées, a indiqué que la France avait vendu ces avions de ligne standard, qui «n’intégraient aucun équipement particulier», et ne pouvait être tenue pour responsable de leur parcours après la vente.

Par le passé, des sociétés écran de l’Indonésie qui entretient de bonnes relations avec l’Iran, ont déjà servi à contourner les sanctions occidentales et à exploiter des technologies, notamment américaines, interdites à la vente aux Iraniens.  

Boudés par les compagnies occidentales en raison de leur consommation élevée de carburant, les A340 sont très recherchés par l’Iran qui, sous le coup des sanctions occidentales, peine à se procurer des avions de ligne récents et les pièces détachées nécessaires à leur entretien.