New York: le Comité pour la protection des journalistes dénonce la condamnation en Algérie de Ihsane El Kadi

Les condamnations du régime algérien à l’international ne faiblissent après la décision d’alourdir la peine du journaliste Ihsane El Kadi en appel, à sept ans de prison, la dernière en date provient du Comité pour la protection des journalistes (CPJ), basé à New York.

Le CPJ a vivement dénoncé mardi, cette peine alourdie, y voyant « une gifle pour ceux qui réclament justice au sein du système judiciaire du pays ».

Journaliste et directeur des sites Maghreb Emergent et Radio M, derniers supports médiatiques indépendants en Algérie, Ihsane El Kadi a été condamné en appel pour « financement étranger » de son entreprise de presse.

Dans un communiqué, le CPJ demande aux autorités de libérer immédiatement le journaliste et d’abandonner toutes les charges retenues contre lui.

Les autorités « doivent libérer El Kadi immédiatement et sans condition, abandonner toutes les charges retenues contre lui et veiller à ce que les journalistes puissent travailler sans crainte d’être emprisonnés », a souligné le coordinateur du programme du CPJ pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, Sherif Mansour, cité dans le communiqué.

Incarcéré depuis le 29 décembre dernier, El Kadi avait écopé en première instance, de 5 ans de prison, dont trois ans ferme. Il a été placé en détention provisoire fin décembre, initialement, dans le cadre d’une enquête pour « collecte illégale de fonds » et « atteinte à la sûreté de l’Etat », après quatre jours de garde à vue. Le journaliste algérien a été poursuivi, éventuellement, en vertu des articles du code pénal relatifs à la perception de fonds de l’étranger.

L’arrestation d’El Kadi et la mise sous scellés du siège de son groupe de presse ont été largement condamnées par les journalistes et les militants des droits humains en Algérie, en Europe et ailleurs.

Une grande vague d’arrestations est menée contre de nombreux militants, journalistes et défenseurs des droits humains en Algérie, où les libertés fondamentales et droits humains continuent d’être bafoués, violés et délibérément mis à mal.

Selon les organisations de défense des droits de l’Homme, quelque 300 prisonniers d’opinion croupissent, certains depuis plus de trois ans et sans le moindre procès, dans les geôles algériennes.