Benkirane tenté par une réforme de la retraite sans l’aval des syndicats

Le gouvernement Benkirane pourrait passer outre l’aval des centrales syndicales, pour valider la réforme de la retraite dans la mouture qu’il propose, même si elle ne recueille pas encore l’adhésion de tous les interlocuteurs.

benkirane-reformeLes longues et complexes tractations engagées depuis un long bout de temps entre l’exécutif et les centrales syndicales au sujet de la réforme de la retraite, ne semble pas avoir abouti à un terrain d’entente. Chacun des deux partenaires campe sur sa position.

Dans sa dernière réaction sur cette question, la coordination syndicale tripartite regroupant l’Union marocaine du travail (UMT), la Confédération démocratique du travail (CDT) et la Fédération démocratique du travail (FDT) a exprimé ce mercredi dans un communiqué conjoint, son rejet catégorique de l’offre du gouvernement qu’elle juge très « modeste» et de sa démarche qu’elle qualifie de « dangereuse, régressive et irresponsable ».

En effet, à l’issue de leur réunion mardi, les trois syndicats affirment que «la plateforme des revendications constitue une unité cohérente et indissociable».

Pour les dirigeants des trois centrales syndicales, Moukharik, Amaoui et Azzouzi, l’offre du gouvernement Benkirane «témoigne encore une fois de l’approche unilatérale», que l’exécutif continue à adopter.

Il s’agit de décisions « régressives » qui portent atteinte aux droits et aux acquis de la classe ouvrière et à l’ensemble des salariés, assurent les trois syndicalistes. Ils regrettent en outre, l’absence d’une véritable volonté politique chez le gouvernement pour apaiser les tensions et «éviter au Maroc de sombrer dans des crises sociales qui auraient, sans doute, des répercussions économiques et sociales».

Les trois centrales brandissent en effet de recourir à leur arme traditionnelle, celle de la grève générale pour faire fléchir le gouvernement face à leurs revendications.

Reste à savoir si Benkirane qui se montre très ferme dans sa position, va finir par lâcher du lest ou sera-t-il tenté d’aller jusqu’au bout de sa démarche pour valider sa réforme sans le consentement des syndicats. La réponse ne va pas tarder à se faire connaitre, vue la pression qui se fait sentir de l’intérieur et de l’extérieur du pays sur l’urgence de la réforme de la retraite.