Pétrole : Le moral en berne chez les dirigeants d’Alger

La classe dirigeante en Algérie affiche ces derniers temps, la grise mine face à la chute libre des cours du Sahara Blend, le pétrole algérien, qui se négocie actuellement au-dessous de la barre des 50 dollars le baril.

brutLa baisse continue des prix du pétrole sur le marché international est amplifiée par une dépréciation de 20% en un an, du Dinar algérien (79,5 DA pour un dollar américain à la fin juin 2014, contre 99,5 DA à fin juin 2015) ce qui a fait chuter les exportations du pays à 15,94 milliards de Dollars (Mrds $) durant les 5 premiers mois de 2015, contre 28,31 Mrds durant la même période en 2014.

Pour les gouvernants d’Alger ce sont autant d’indices précurseurs qui annoncent une dure crise économique qui profile à l’horizon, sachant que jusqu’à cette date l’essentiel du budget de l’Etat, a toujours été alimenté par les recettes provenant des ventes des hydrocarbures (pétrole et gaz naturel).
L’économie algérienne, comme le relèvent les spécialistes, est dépendante d’une manière endémique des recettes des exportations des hydrocarbures qui constituent 98% des exportations algériennes, soit 45 % du PIB et 60% de l’ensemble des recettes fiscales de l’Etat.

Le prix du Sahara Blend qui se négocie aujourd’hui à 49,71 dollars le baril contre un prix moyen de 109,55 dollars/baril au premier trimestre 2014, risque à très court termes, de frôler la barre de 40 dollars, après l’annonce au lendemain de la signature de l’accord nucléaire, de la levée des sanctions économiques imposées à l’Iran, un des grands producteurs de pétrole.

Malgré tous ces voyants qui sont au rouge, le gouvernement Sellal très soucieux d’acheter la paix sociale, n’a pas hésité à revoir à la hausse le Salaire minimum acquis, augmentant ainsi la pression sur des caisses publiques déjà à moitié vide.

La loi de finances 2015, promulgué fin décembre, prévoyait des recettes budgétaires de 46,846 milliards d’euros et des dépenses publiques de 88,581 milliards, soit un déficit budgétaire de 41,733 milliards d’euros, équivalent à 22,1% du produit intérieur brut, (PIB).

L’Algérie se trouve désormais à la croisée des chemins de l’une des plus graves crises budgétaires, économiques et structurelles que connait le pays depuis son indépendance et devrait de ce fait, refaire ses calculs et penser rapidement à une refonte radicale de sa politique budgétaire.