La Chine enregistre un taux de chômage particulièrement élevé chez les jeunes

Alors que la croissance économique n’a jamais été aussi faible depuis 1976 en Chine, les chiffres de l’emploi sont catastrophiques avec un quart des jeunes chinois qui sont au chômage selon les chiffres officiels du mois de juin dernier. Pour le mois de juillet, les autorités ont décidé de ne pas publier les chiffres de l’emploi pour cette catégorie de la population. 

En juin, environ 21,3% des actifs âgés de 16 à 24 ans étaient sans emploi, ce qui constitue un record dans l’empire du milieu. Le taux de chômage, qui est calculé pour les seules zones urbaines du pays, a légèrement augmenté, pour l’ensemble de la population active, en juin, pour atteindre 5,3%.

Le chômage dans le pays touche essentiellement les emplois qualifiés, et donc les jeunes diplômés au moment où les usines chinoises manquent paradoxalement de bras. 

Ce mardi, un porte-parole du Bureau national des statistiques (BNS) chinois, Fu Linghui a sobrement déclaré devant la presse que « la publication du taux de chômage des jeunes est suspendue », justifiant cette décision par la nécessité «d’ajuster» les données sur l’emploi. 

La transition économique sur laquelle la Chine avait parié il y a une vingtaine d’années n’a pas été celle initialement prévue, même si des années de croissance ont bien permis à une partie de la population chinoise d’accéder à la consommation et à la mondialisation, en intégrant les classes moyennes et supérieures. 

Alors que les autorités de Pékin avaient espéré basculer d’une économie basée sur l’industrie, les usines et les exports à un marché plus axé sur le tertiaire et les services, l’économie chinoise est restée majoritairement tributaire de son modèle traditionnel et le système éducatif, qui avait parié sur la haute technologie et le tertiaire, est à l’origine d’un surplus de diplômés. 

La situation a été aggravée par le ralentissement de l’économie, plombée par les rigueurs des mesures anti-covid et les confinements massifs et répétitifs. De son côté, l’immobilier, l’un des secteurs clés de l’économie chinoise, celui sur lequel l’Etat s’appuyait jusqu’ici pour relancer la machine, est en train de s’effondrer avec le surendettement des promoteurs menacés de défaut de paiement.