Amnesty International dénonce les détentions arbitraires au Venezuela pour motifs politiques

L’ONG Amnesty International (AI) a dénoncé dans un nouveau rapport publié ce mardi sur le Venezuela, les détentions pour motifs politiques qui évoquent une «attaque systématique» de la population, «visant principalement à réduire au silence les personnes en dissidence avec le gouvernement de Nicolas Maduro». 

Dans ce rapport intitulé «Vies arrêtées» sur les détentions entre 2018 et 2023 dans le pays, Amnesty International soutient que la diversité des profils des personnes détenues arbitrairement au Venezuela montre que la persécution ne s’exerce pas seulement contre ceux qui pensent différemment, mais cherche aussi à envoyer un message d’intimidation aux proches des personnes visées. 

L’ONG souligne notamment le « manque d’indépendance notoire » de la justice, des « peines maximales démesurées », « la criminalisation » des individus par des tribunaux compétents en matière de terrorisme. 

L’organisation, qui affirme qu’environ 300 personnes sont détenues au Venezuela pour des raisons politiques, dit avoir également identifié des « schémas » dans les détentions : sans mandat et souvent « au secret » avec « l’isolement des détenus », entre autres. 

Plusieurs cas « emblématiques » sont cités AI dans son rapport, comme celui de Javier Tarazona, directeur de l’ONG Funda Redes, spécialiste de la zone frontalière avec la Colombie, qui a été arrêté en juillet 2021 et inculpé de « terrorisme ». 

Il alertait notamment sur les combats entre l’armée vénézuélienne et des groupes armés colombiens à la frontière entre les deux pays. Amnesty International soutient qu’il a été « soumis à la torture dans les moments initiaux de sa détention ». 

L’ONG appelle à la libération de tous les détenus politiques et demande à la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye, d’inclure ces affaires dans son enquête sur les crimes contre l’humanité qui auraient été ou sont commis sous le gouvernement Maduro.