Après plusieurs scandales de corruption au sein du ministère de la Défense dans le sillage de l’invasion russe, le ministre ukrainien de la Défense Oleksiï Reznikov a annoncé ce lundi avoir remis sa démission au Parlement, au lendemain de l’annonce de son remplacement par le président Volodymyr Zelensky.
En poste depuis novembre 2021, Oleksiï Reznikov a fait son annonce sur X (ex-Twitter). Dimanche soir, le président ukrainien Zelensky avait annoncé sa décision de le remplacer par Roustem Oumerov, 41 ans, un changement qui doit encore être validé par un vote au Parlement.
Roustem Oumerov, responsable éminent de la communauté des Tatars de Crimée et qui a représenté par le passé, Kiev dans des négociations sensibles avec Moscou avant d’être nommé en charge des privatisations, était depuis septembre 2022 à la tête du Fonds des biens d’Etat, un poste en vue dans un pays où le processus de privatisation est rongé par la corruption.
En plus d’un an et demi de guerre, Oleksiï Reznikov, 57 ans, était devenu l’un des visages politiques et militaires de la guerre avec la Russie, se rendant fréquemment à l’étranger pour négocier de nouvelles aides en armes et en équipements militaires auprès des alliés occidentaux de Kiev.
Mais plusieurs scandales de corruption ont récemment été mis au jour dans le pays, dont un qui implique directement Oleksiï Reznikov et concerne un contrat signé à l’automne 2022 portant sur la fourniture d’uniformes d’hiver dont le prix, selon des médias ukrainiens, a triplé après la signature.
Fin janvier dernier, plusieurs hauts responsables ukrainiens avaient été démis de leurs fonctions après que la presse eut révélé qu’un contrat signé par le ministère de la Défense portant sur l’achat de produits alimentaires destinés aux soldats affichait des montants en réalité surévalués.
Ce changement à la tête du ministère de la Défense, qui était attendu en coulisses ces derniers jours, intervient en pleine contre-offensive face à l’armée russe et alors que Volodymyr Zelensky a promis de renforcer la lutte contre la corruption qui s’est transformée en un mal endémique en Ukraine, en réponse notamment aux conditions posées par l’Union européenne pour maintenir à Kiev son statut de candidat à l’adhésion.